Réseau Entreprendre Martinique : le chef d’entreprise doit porter la vision et inspirer
Pour ce dernier numéro, nous avons voulu savoir ce qui animait un de nos jeunes lauréats chef d’entreprise. Le dépassement de soi, le partage, la passion…
Rencontre avec Satyam Dorville, lauréat Réseau Entreprendre Martinique, qui évoque avec passion son parcours de jeune entrepreneur.
Satyam Dorville – CEO de Carfully – est ingénieur de formation, amoureux de design, de technologie et de tous les futures.
Vous avez créé votre entreprise au cours de l’année 2015, que retenez-vous de cette aventure ?
Nous avons créé Carfully il y a 3 ans. C’est une startup qui vous permet de gagner de l’argent en proposant à des voyageurs, votre véhicule personnel, à la location, en toute sécurité.
Je retiens de cette aventure son côté foncièrement humain.
Attirer et rassembler des personnes exceptionnelles, les motiver, créer les moyens de progresser ensemble, convaincre nos premiers propriétaires, gagner leur confiance, gérer le bonheur des voyageurs, convaincre nos investisseurs, nos partenaires clés,…
De toutes ces choses qui constituent l’essentiel de notre job au quotidien, le dénominateur commun est l’humain. Comprendre qu’une entreprise n’est pas qu’un outil industriel, qu’une carcasse déshumanisée, nous aide à produire du sens et à nous motiver, à nous lever tous les matins.
Les startups technologiques n’ont jamais été plus humaines qu’aujourd’hui. Elles sont pour moi le dernier bastion de l’économie qui arrive encore à créer du sens à un niveau industriel sur la planète, avec l’économie sociale et solidaire.
Quelles difficultés, avez vous rencontrées sur votre parcours ?
Le temps est souvent l’ennemi de la sérénité. Il crée de la frustration, une impression de piétinement, des tensions, des difficultés. Arriver à optimiser les délais à chaque étape de la vie de l’entreprise, tout en acceptant les délais impromptus comme un élément inhérent à l’aventure, sont, malgré leur opposition, les deux idées clés pour surpasser chaque difficulté.
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le chef d’entreprise après ces quelques mois d’activité ?
Le chef d’entreprise doit porter la vision et inspirer. Mais au-delà, je crois beaucoup plus à l’intelligence collective et aux organisations libérées. Je ne suis pas partisan de la vision paternaliste qui enferme le dirigeant dans un modèle fermé, sclérosé. Cela crée beaucoup de frustrations chez les apprentis dirigeants, tout en produisant de la souffrance chez leurs collaborateurs.
Le chef d’entreprise doit davantage exister par et pour ses idées, ses expertises que par sa fonction.
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