Santé cardiovasculaire et chlordécone : quels risques aux Antilles?
Doctorante en première année à l’université des Antilles, Alexia Fundéré s’attaque à un enjeu de santé majeur : les effets des pesticides sur le cœur.
Santé cardiovasculaire et chlordécone : quels risques aux Antilles?
Doctorante en première année à l’université des Antilles, Alexia Fundéré s’attaque à un enjeu de santé majeur : les effets des pesticides sur le cœur.
Quel est l’intitulé de votre thèse ?
Ma thèse s’intitule : « L’impact de l’exposition aux pesticides sur la santé cardiovasculaire : focus sur les Antilles françaises et la chlordécone ».
Thèse dirigée par le Pr Résière Dabor et encadrée par Dr Monfort Astrid et Dr Vatin Magalie au sein de l’unité de recherche UR5_3 PC2E Pathologie cardiaque, toxicité environnementale et envenimation. (ex EA7525).
Quand allez-vous soutenir ?
Ma soutenance est prévue en juin 2027.
Si vous deviez résumer vos travaux en une seule phrase ?
Mon étude fait suite à de premiers travaux effectués au sein du laboratoire Hiram à l’Institut de cardiologie de Montréal qui traitait de l’impact de l’exposition à la chlordécone sur la santé cardiaque. Ces premiers résultats ont permis de montrer que l’exposition à ce pesticide toxique, utilisé dans les bananeraies des Antilles de 1972 à 1993, provoquerait des arythmies cardiaques ou des fibrillations atriales (trouble qui accélère le cœur et le fait battre de manière irrégulière).
L’arrêt de l’exposition réduirait ces arythmies sans les faire disparaître. Par ailleurs, ma thèse vise à approfondir le sujet en explorant ses répercussions au niveau cellulaire, mitochondrial (les mitochondries sont les centrales énergétiques des cellules qui produisent l’énergie nécessaire au fonctionnement cellulaire), métabolique et clinique afin de mieux comprendre les conséquences directes de cette exposition.
Quelles sont les applications concrètes de votre étude ?
L’étude permettra de connaître plus précisément l’impact de l’exposition à la chlordécone sur la santé cardiovasculaire et d’explorer de nouvelles pistes de recherche sur la prise en charge des patients ayant été exposés.
Elle permettra également de réunir plusieurs domaines d’expertise autour d’une même problématique de santé dans les Antilles françaises et éventuellement faire un parallèle avec l’impact d’autres pesticides encore utilisés.
Qu’envisagez-vous de faire après votre thèse ?
Après ma thèse, je souhaite poursuivre dans la recherche en santé pour permettre de mieux comprendre certaines pathologies présentes sur nos territoires et éventuellement favoriser la recherche de solutions ; faire une sorte de pont entre la médecine et la recherche.
À la suite d’une première expérience en enseignement, j’aimerais aussi partager mon savoir dans le domaine académique en intervenant auprès d’étudiants et/ou futurs chercheurs et susciter un intérêt pour ce métier.
Enfin, j’envisage aussi de vulgariser mes travaux afin de les rendre accessibles à tous. J’ai déjà participé à des congrès internationaux comme le Heart Rhythm Society (2025) pour faire connaître les dangers de l’exposition à la chlordécone, mais intervenir localement, lors des conférences « Exposé.e.s », me semble encore plus légitime.