En quoi les épreuves de la vie vous ont-elles permis de devenir cet entrepreneur à succès que rien ne semble arrêter ?

Mes épreuves ont été ma plus grande école. La perte de ma mère, mes années difficiles au Canada, mes débuts très compliqués en Guadeloupe avec mon centre de formation… Tout cela m’a appris la résilience, la patience, la discipline. Quand vous traversez des moments de grande solitude, où tout est contre vous – pression financière, locaux vandalisés, stress administratif –, vous découvrez votre capacité à vous relever et surtout à garder la foi coûte que coûte. Ces expériences m’ont rendu plus mûr, plus déterminé et m’ont permis d’acquérir cet esprit entrepreneurial que rien ne peut arrêter aujourd’hui. Je sais que chaque obstacle surmonté a construit la personne, le coach et l’entrepreneur que je suis devenu.

Votre centre de formation, FCC, Format Coach Consulting, a plus de dix ans aujourd’hui. Vous êtes passé du développement personnel à la gestion financière et l’investissement. Pourquoi ce changement ?

Mes premières années étaient centrées, en effet, sur le développement personnel : mindset (état d’esprit), confiance en soi, dépassement des peurs… Mais je savais qu’une part de moi, mon esprit entrepreneurial et ma passion pour l’investissement, n’étaient pas nourrie. Il fallait que me sente pleinement épanoui dans ma zone d’excellence et que je me positionne clairement, quitte à perdre ma communauté sur les réseaux sociaux. La cryptomonnaie, les investissements, gérer ses finances… C’est aussi mon domaine. Ce virage a été, je l’avoue assez difficile. J’ai perdu, comme je le craignais, mon audience initiale. J’en ai déçu certains. Mais aujourd’hui, je peux être authentique, enseigner pleinement qui je suis, en combinant mindset et finance et en offrant des outils concrets pour que les participants deviennent autonomes et prospères. Cette nouvelle activité marche très bien, car l’argent intéresse tout le monde (rires). Conclusion : il faut savoir dépasser ses peurs et accepter de perdre pour gagner ensuite.

En quoi l’éducation financière et l’aide à la création d’entreprise ont-elles un impact sur l’écosystème guadeloupéen ?

La Guadeloupe a un fort potentiel entrepreneurial, mais aussi un fort taux de surendettement et de personnes qui dépensent pour le paraître : vêtements, voiture, maison. L’éducation financière permet de transformer cet état d’esprit : on passe de la consommation à l’éducation financière, du « m’as-tu-vu » à l’investissement. Former à la création d’entreprises, c’est donner des compétences concrètes – comptabilité, marketing, management – mais aussi inculquer la discipline et la patience nécessaires pour réussir. Au final, on crée des entrepreneurs capables de générer de la valeur pour eux-mêmes et leur territoire, et l’écosystème local se renforce.

Vous répétez que « faire de l’argent, c’est simple, mais ce n’est pas facile ». C’est-à-dire ?

Les concepts sont simples : miser sur des actifs rentables, structurer ses comptes, acheter des cryptomonnaies ou investir en Bourse. Mais ce qui est difficile, c’est de passer à l’action. Mettre la main à la poche, prendre des risques. Il faut affronter ses peurs et savoir gérer ses émotions. Beaucoup comprennent la marche à suivre, mais ne l’appliquent pas. L’argent n’est pas un mystère : il est simple dans son concept, mais difficile à maîtriser dans la pratique, parce qu’il nous met face à nous-mêmes, à nos croyances et à notre discipline.

Le coaching est votre passion, mais vous multipliez les projets. Quelles autres entreprises ou activités dirigez-vous aujourd’hui ?

Je suis un serial entrepreneur. En plus de FCC, je représente SumUp aux Antilles depuis 2016. Une solution de paiement mobile destinée aux commerçants indépendants et aux petites entreprises. Je gère également une marque de vêtements (Upgrade), une société de compléments alimentaires et une entreprise de nettoyage industriel. Tous ces projets sont liés : ils génèrent un impact, permettent à d’autres entrepreneurs de s’épanouir et me permettent de transmettre les méthodes qui fonctionnent. Pour moi, entreprendre et coacher vont de pair : l’un nourrit l’autre et chacun de mes projets est pensé pour créer de la valeur et inspirer autour de moi. Malgré tout, les problèmes et les difficultés continuent d’exister. La douleur est inévitable, chacun en fait l’expérience à sa manière. Certains la dépassent et en sortent renforcés, d’autres restent bloqués et abandonnent. C’est ce dépassement de la douleur, qui est, selon moi, le véritable secret du succès. À force de traverser les obstacles, on apprend à y faire face plus facilement. On gagne en patience, en calme et on reste aligné sur sa vision malgré les imprévus.

Raconter pour inspirer

Jonathan Mathurin publie Le chef-d’œuvre qui est en toi en deux volets. Le premier, en 2018, Comment devenir la meilleure version de toi-même afin de créer le succès dans ta vie et le second, en 2023, De dealer à leader. Un projet né d’un besoin viscéral : raconter son histoire. Montrer que derrière la réussite, se cachent les épreuves, les doutes et la douleur. L’idée lui vient lors d’une formation à Miami sur la prise de parole en public, quand son mentor affirme que « le monde irait mieux s’il y avait davantage de personnes prêtes à partager leur success-story ». Cette phrase agit comme un déclic. Longtemps, il a caché son passé, particulièrement ses erreurs de jeunesse au Canada. Écrire devient donc une forme de libération. Via son récit, il veut montrer que le succès laisse des cicatrices. Il n’efface ni les épreuves, ni les failles, mais qu’il en est le fruit. Son message est clair : le plus important n’est pas la destination, mais le chemin, aussi chaotique soit-il. Le livre trouve un large écho, touchant un public très divers : des mères l’offrent à leurs enfants, des détenus s’y reconnaissent, etc.

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