Sentinelles des rivières : protéger, informer, agir

La Fédération départementale des associations agréées pour la pêche et la protection du milieu aquatique de la Martinique (FDAAPPMA) propose aux pêcheurs amateurs de protéger le milieu aquatique en devenant Sentinelle des rivières. Le point avec David Desnel, chef de projet chlordécone au sein de la FDAAPPMA.

David Desnel, chef de projet chlordécone à la FDAAPPMA, sensibilise les pêcheurs martiniquais aux risques sanitaires liés à la contamination des rivières. © Jean-Albert Coopmann
David Desnel, chef de projet chlordécone à la FDAAPPMA, debout sur un pont au-dessus d’une rivière bordée de végétation dense en Martinique. David Desnel, chef de projet chlordécone à la FDAAPPMA, sensibilise les pêcheurs martiniquais aux risques sanitaires liés à la contamination des rivières. © Jean-Albert Coopmann

Sentinelles des rivières : protéger, informer, agir

La Fédération départementale des associations agréées pour la pêche et la protection du milieu aquatique de la Martinique (FDAAPPMA) propose aux pêcheurs amateurs de protéger le milieu aquatique en devenant Sentinelle des rivières. Le point avec David Desnel, chef de projet chlordécone au sein de la FDAAPPMA.

Sandrine Chopot

Depuis 2022, la FDAAPPMA mène des actions de sensibilisation auprès du grand public et des pêcheurs amateurs sur le risque de contamination à la chlordécone lors de la consommation des produits de la pêche. Concrètement, de quoi s’agit-il ?

On constate que 4/5 des rivières de la Martinique sont contaminées par la molécule chlordécone et que les personnes qui ont le plus de concentration de chlordécone dans leurs corps sont celles qui ont consommé des poissons et/ou crustacés venant des rivières ou des côtes contaminées.

Pour rappel, la valeur toxicologique de référence dans le corps humain est de 0,4 microgrammes par litre de plasma. C’est cette valeur qui est prise en compte pour se faire décontaminer. Le taux le plus élevé observé chez une personne ayant consommé des poissons ou crustacés s’élève à 30 microgrammes.

Aujourd’hui, les côtes contaminées vont de Macouba jusqu’au François, la baie de Fort-de-France étant comprise. Notre rôle est d’informer et de sensibiliser la population de ce risque sanitaire tout en apportant aux pêcheurs amateurs des solutions alternatives.

Quelles sont ces solutions alternatives ?

Rejoindre les Sentinelles des rivières. Pour rappel, la pêche en Martinique est interdite en rivière. Sa réouverture, encadrée conformément aux dispositions du Schéma départemental de vocation piscicole de Martinique, est un objectif que se fixe la FDAAPPMA.

En adhérant aux Sentinelles des rivières, les pêcheurs, en tant que membres actifs des associations de pêche en rivière en Martinique, ont l’autorisation de pêcher sous dérogation. Le marin pêcheur dispose d’un macaron prouvant qu’il respecte les cadres légaux.

« Lorsque votre voisin vous propose du poisson ou des crustacés, pensez à lui demander où il l’a pêché ! »

David Desnel, chef de projet chlordécone au sein de la FDAAPPMA

Toutes les rivières sont-elles contaminées ? 

La Fédération a trouvé des zones du milieu aquatique non contaminées ou contaminées en dessous des limites maximales résiduelles. Concernant le milieu marin, la pêche côtière est autorisée sur les zones côtières du Nord de la Caraïbe, de Grand Rivière jusqu’à Schœlcher, ainsi que celles du sud, des Anses d’Arlet jusqu’au Vauclin.

Par ailleurs, la Fédération est en écriture de projet afin de connaître l’ensemble des zones ou les espèces peuvent être consommées et dont l’abondance le permet. En effet, la Fédération contribue à lutter contre les espèces exotiques envahissantes (EEE) qui sont une des causes principales de la disparition des espèces indigènes, comme le macrobrachium carcinus, dit kribich ou zabitan, le cacador, appelé aussi « bouc » qui deviennent de plus en plus rares. Les espèces indigènes souffrent de la présence de ces EEE et voient leurs habitats modifiés par leur prolifération.

Quels messages aux Martiniquais ?

La Fédération invite le public à participer aux moments de « pêcher/relâcher », où les espèces indigènes sont relâchées et les espèces exotiques envahissantes sont éliminées. Des tests de dépistage gratuits à la chlordécone sont proposés à l’ensemble de la population.

En cas de contamination, un accompagnement diététique gratuit est mis en place pour ceux ayant des concentrations en chlordécone trop importante. Pour plus d’information, il ne faut pas hésiter à se rapprocher de Jafa Matinik (https://www.jafamatinik.mq) et de Promotion Santé Martinique.

Lorsque votre voisin vous propose du poisson ou des crustacés, pensez à lui demander où il l’a pêché !

Quelles sont ces solutions alternatives ?

Rejoindre les Sentinelles des rivières. Pour rappel, la pêche en Martinique est interdite en rivière. Sa réouverture, encadrée conformément aux dispositions du Schéma départemental de vocation piscicole de Martinique, est un objectif que se fixe la FDAAPPMA. En adhérant aux Sentinelles des rivières, les pêcheurs, en tant que membres actifs des associations de pêche en rivière en Martinique, ont l’autorisation de pêcher sous dérogation. Le marin pêcheur dispose d’un macaron prouvant qu’il respecte les cadres légaux.

Toutes les rivières sont-elles contaminées ? 

La Fédération a trouvé des zones du milieu aquatique non contaminées ou contaminées en dessous des limites maximales résiduelles. Concernant le milieu marin, la pêche côtière est autorisée sur les zones côtières du Nord de la Caraïbe, de Grand Rivière jusqu’à Schœlcher, ainsi que celles du sud, des Anses d’Arlet jusqu’au Vauclin.

Par ailleurs, la Fédération est en écriture de projet afin de connaître l’ensemble des zones ou les espèces peuvent être consommées et dont l’abondance le permet. En effet, la Fédération contribue à lutter contre les espèces exotiques envahissantes (EEE) qui sont une des causes principales de la disparition des espèces indigènes, comme le macrobrachium carcinus, dit kribich ou zabitan, le cacador, appelé aussi « bouc » qui deviennent de plus en plus rares. Les espèces indigènes souffrent de la présence de ces EEE et voient leurs habitats modifiés par leur prolifération.

Quels messages aux Martiniquais ?

La Fédération invite le public à participer aux moments de « pêcher/relâcher », où les espèces indigènes sont relâchées et les espèces exotiques envahissantes sont éliminées. Des tests de dépistage gratuits à la chlordécone sont proposés à l’ensemble de la population. En cas de contamination, un accompagnement diététique gratuit est mis en place pour ceux ayant des concentrations en chlordécone trop importante. Pour plus d’information, il ne faut pas hésiter à se rapprocher de Jafa Matinik (https://www.jafamatinik.mq) et de Promotion Santé Martinique.

Lorsque votre voisin vous propose du poisson ou des crustacés, pensez à lui demander où il l’a pêché !

La FDAAPPMA en quelques mots…

Créée en 1999, la FDAAPPMA regroupe et coordonne les activités de trois associations socio-professionnelles de pêche et de protection du milieu aquatique, situées sur le nord, le centre, le sud de la Martinique. Ses principales activités sont la gestion de la ressource en eau et la protection des milieux marins, la protection des habitats aquatiques terrestres, littoraux ou marins. Depuis 2022, elle mène des actions de communication et de sensibilisation auprès du grand public et des pêcheurs sur le risque de la contamination à la chlordécone lors de la consommation de certains poissons et crustacés.

FDAAPPMA
Route de Balata 283, Fort-de-France
06 96 03 47 41
fdaappma972@gmail.com
https://www.instagram.com/fedpeche.mq/