TONY JAZZ, l’homme de demain
C’est dans l’ambiance feutrée de l’hôtel de Sèze, entre la place des Quinconces et la célèbre Allée des Tourny, que Tony Jazz nous a donné rendez-vous. Un endroit intimiste, raffiné et chargé d’histoires bordelaises qui aurait presque de quoi envier l’histoire que nous allons vous raconter. Tony Jazz ou une métaphore de la nouveauté, une illustration du self-made man à la française, un homme sur lequel nous serions tous prêts à poser un « J’aime » et vous allez comprendre pourquoi.
Par Coralie Custos
Né à la Désirade, Tony Jazz nous vient d’une petite île de l’archipel de la Guadeloupe où les seules activités restent encore aujourd’hui la pêche et l’élevage. Une île connue pour son calme, surtout lorsqu’on a l’occasion d’observer l’immensité de l’horizon du haut de la petite chapelle Notre Dame du Calvaire. Une enfance au rythme des allers-retours entre les Antilles et le département du 93, mais surtout au rythme de la musique, dont le jeune homme s’entichera très rapidement. Loin d’être un cancre, mais pas très bon non plus à l’école, Tony Jazz s’en sortira finalement avec un DUT en droit quelques années plus tard.
Un parcours qui ferait presque saliver les tabloïds américains autant qu’il a su passionner les médias français, au moment où ces derniers se sont emparés de l’histoire du Français qui avait réalisé, derrière sa table de mixage, une chanson engagée pour Barack Obama en 2008. Et oui, c’est bien là que l’histoire officielle commence. Mais entendons-nous bien, si ce portrait semble le plus cliché du monde, il ne saurait effacer toutes les petites anecdotes croustillantes que nous avons entendues lors de cet échange, lesquelles sauront nuancer et davantage faire apprécier l’ascension du trentenaire.
Parce qu’avant d’être Président du Forum des Innovations de Bordeaux, intervenant aux fameux TEDx, invité à la conférence sur le sommet des jeunes leaders à la Maison Blanche et prochainement à la huitième édition MEDays qui se tiendra à Tanger, Tony Jazz a, comme on dit dans le jargon, « galéré ». Un début dans l’âge adulte ponctué par les voyages mais aussi par les petits boulots qui ont su donner à l’homme une contenance et une humilité presque déconcertante. Un retour sur sa vie d’avant qu’il nous raconte avec simplicité, notamment lorsqu’il déclare que ses plus belles rencontres resteront celles d’Elisabeth et Luc, un couple de Canadiens chez qui il a longtemps donné des cours de guitare.
D’ailleurs, il rappelle que sa réussite, il la doit à toutes ces opportunités, à ces échanges, ces coups de pouces qui ont forgé son caractère et lui ont permis de construire sa propre carrière. Sa dernière rencontre en date est celle qu’il nomme sa « Dream Team », un groupe de jeunes entrepreneurs et communicants de tous les continents qui prétexteront se rencontrer la prochaine fois au nom du business… alors que la simple idée de se revoir les anime.
Hier, directeur de création pour le groupe On Air qu’il avait lui-même créé en 2010, Tony Jazz est aujourd’hui consultant en stratégie marketing et fortement engagé pour le FIB. Travaillant aux côtés d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux, il met en avant le potentiel des jeunes acteurs économiques au service de la ville et plus largement de la région Aquitaine. Et dans dix ans ? C’est avec un regard amusé qu’il nous répond « je n’en suis qu’au début ». Formule révélatrice de l’ambition discrète et pourtant revendiquée de Tony Jazz. Ne vous méprenez pas, derrière une allure décontractée, c’est bien celui qui arpente les couloirs de la mairie de Bordeaux en chemise à carreaux et Air Max que l’on surnommera demain « président de l’innovation ».