Dans quel contexte vous avez vécu ce deuil périnatal ?

J’étais enceinte de mon quatrième enfant lorsque‌, à sept mois de grossesse‌, j’ai été confrontée au deuil périnatal lors d’une échographie de contrôle‌. J’ai aussi vécu un arrêt précoce de grossesse (fausse couche) lors de ma deuxième grossesse‌.

Quel a été votre sentiment ?

L’annonce fut un choc‌. La naissance de notre bébé s’est déroulée dans le silence‌. Et au retour à la maison‌, les bras vides‌, c’était le vide abyssal‌. Organiser les obsèques de son enfant en trois jours‌, c’est contre-nature‌, j’avais des montées de lait‌. Pendant plusieurs semaines‌, je me réveillais la nuit pour chercher mon bébé‌. Je ressentais un sentiment d’injustice et de culpabilité‌. Au niveau émotionnel‌, ce sont les montagnes russes‌. C’est une plaie invisible aux yeux des autres‌, pourtant bien réelle au fond de notre cœur‌.

Votre entourage vous a-t-il soutenue ?

Il y a beaucoup de maladresses, mais aussi des personnes se confient‌. Avec mon mari‌, nous avons été étonnés de savoir qu’elles avaient aussi vécu un deuil périnatal‌. Notre médecin traitant‌, le gynécologue‌ et le personnel de la salle de naissance nous ont soutenus‌. Nous avons pu avoir des photos de notre fille ainsi que ses empreintes‌. C’est très précieux‌, car ce sont les seuls souvenirs que nous pouvons partager avec ses frères et sœurs‌.

Comment l’association Zétwal An Syèl vous a-t-elle aidée ?

Elle m’a permis de partager mon expérience avec d’autres mamans autour de groupes de parole‌. Les ateliers de musicothérapie‌, d’art-thérapie et de cohésion m’ont permis de me recentrer sur mes émotions‌, de passer à l’action‌, d’avoir des projets‌. De plus‌, l’association a mis en place des séances gratuites avec une psychologue spécialisée en périnatalité‌. Ce fut très utile pour accompagner mon fils aîné dans son processus de deuil‌.