Principal événement économique de l’année des outre-mer, la Journée Outre-Mer Développement (JOMD) a rassemblé près de neuf cent personnes en septembre dernier à Paris. L’un des organisateurs de l’événement, François Brichant, dresse un bilan de cette troisième édition et nous donne rendez-vous pour la prochaine en 2013.

CaribMag : Quel premier bilan pouvez-vous dresser de la JOMD 2011 ?

François Brichant : Le premier point positif, c’est la participation exceptionnelle avec près de neuf cent personnes qui ont assisté à la journée. L’objectif majeur d’attirer les jeunes a été également atteint puisqu’un tiers des participants était constitué d’étudiants ou de jeunes diplômés. Enfin, nous avons réussi à mobiliser les ultra-marins de l’hexagone autour de l’idée fondatrice de la JOMD : faire revenir les talents en outre-mer. Le retour des talents est un facteur majeur de développement pour nos économies

La JOMD sert aussi à changer le regard que la France porte sur ses outre-mer.

Oui, l’autre enjeu, c’est un enjeu d’image. Il faut renforcer l’attractivité de nos territoires dans l’opinion nationale. L’outre-mer n’est pas une danseuse pour la France mais un atout pour son développement.
Malheureusement, il est toujours plus difficile de construire une image que de la détruire, et vu comme nous sommes régulièrement malmenés dans les médias, c’est un travail de longue haleine.

Comment expliquer la faible implication des hommes et des femmes politiques d’outre-mer dans ce genre de manifestation ?

Nous avons du mal à les intéresser. L’écart qui peut exister entre le monde politique et le monde économique est tel qu’il faut du temps pour le résorber. On aimerait bien sûr que les politiques soient plus présents, se sentent plus concernés. D’autant plus que le principe même de la JOMD est de faire tomber les postures. A Paris, nous sommes en terrain neutre, les gens sont contents de partager ce moment et de s’y rencontrer. Les masques tombent et un vrai dialogue peut alors s’engager.

Quel retour avez-vous eu du point de vue des entreprises participantes ?

Le retour est positif. Nous avons pu nous rendre compte de leurs attentes car elles sont venues en nombre pour recruter. Le plus important sera de voir dans les prochains mois si les entreprises présentes auront concrétisé des embauches, des échanges et du business.

Et du point de vue de la diaspora ultra-marine ?

Ce qui ressort souvent, c’est leur méconnaissance générale du tissu économique en outre-mer. Les jeunes ultra-marins de l’Hexagone ne savent pas qu’il existe des perspectives de carrière en outre-mer, parfois même dans leur département d’origine.

2011, année des outre-mer… S’agit-il d’un vrai plus pour ces territoires ?

Il faut faire en sorte que chaque année soit l’année des outre-mer ! C’est à nous de le faire. Le témoin a été transmis.

A titre personnel, la JOMD me permet de me sentir plus ultra-marin et de compenser une insularité parfois trop pressante au quotidien.

Quels seraient selon vous les points à améliorer pour l’édition 2013 de la JOMD ?

Pour la prochaine édition, je pense qu’il faudra opter pour moins de thématiques, pour nous permettre d’être plus pointus et aller plus au fond des sujets. Nous voulons aussi permettre à plus d’entrepreneurs ultra-marins de l’hexagone de participer à la journée en créant plus d’espaces.

De plus, nous n’avons pas encore totalement réussi à rendre les débats suffisamment interactifs. Le contenu des conférences est très riche et nous a contraint à réduire les temps de parole. Nous allons ajuster tout cela pour la 4ème édition en 2013.