La révolution biomasse en marche en Guadeloupe
Fin 2025, la Guadeloupe tournera définitivement la page du charbon. La centrale Albioma du Moule, dernière utilisatrice, passera au 100 % biomasse, marquant une étape clé dans le mix renouvelable de la Guadeloupe.
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La révolution biomasse en marche en Guadeloupe
Fin 2025, la Guadeloupe tournera définitivement la page du charbon. La centrale Albioma du Moule, dernière utilisatrice, passera au 100 % biomasse, marquant une étape clé dans le mix renouvelable de la Guadeloupe.
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Pourquoi cette conversion à 100 % biomasse était-elle nécessaire et pourquoi maintenant ?
Nicolas de Fontenay, directeur d’Albioma, zone Antilles-Guyane : Jusqu’ici, la centrale du Moule fonctionnait en partie à la biomasse pendant la campagne sucrière, grâce à la bagasse (résidu fibreux issu du broyage de la canne à sucre) de l’usine Gardel, puis au charbon le reste de l’année.
Dès la fin 2025, elle sera entièrement convertie, marquant l’abandon total du charbon en Guadeloupe et dans tous les Outre-mer. Résultats ? Une baisse, localement, de 87 % des émissions de gaz à effet de serre et un passage de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique du territoire de 35 % à 45 %.
Cette évolution s’inscrit dans le cadre de la loi de transition énergétique pour la croissance verte qui remonte à 2015. Elle est déclinée localement via des PPE (programmations pluriannuelles de l’énergie) qui fixent un objectif de 50 % d’électricité renouvelable d’ici à 2020 et une autonomie énergétique à l’horizon 2030.
Quels ont été les principaux défis techniques et logistiques à relever pour y parvenir ?
Cette transition a mobilisé plus de 100 millions d’euros d’investissements, notamment en matière de moyens de transport, de nouvelles installations portuaires à Jarry, destinées à la réception du bois, ainsi que des équipements adaptés à l’usine, dont des dômes de stockage 20 000 m³.
Le chantier devrait s’étendre sur environ six mois et mobiliser jusqu’à 300 personnes, issues d’entreprises locales et extérieures. Afin d’assurer un démarrage optimal, un plan de formation a été lancé pour permettre aux collaborateurs d’appréhender tous les enjeux techniques de ce changement de combustible, avec le passage au 100 % biomasse.
Comment Albioma s’approvisionne-t-elle en biomasse et quelles garanties avez-vous sur la durabilité de cette ressource à long terme ?
Afin de sécuriser nos approvisionnements, garantir notre production et surtout respecter les normes européennes très strictes, nous avons fait l’acquisition en 2021 d’une usine de pellets de bois dans la province de Québec, au Canada. Elle produit des granulés certifiés et accrédités par l’Europe à partir de résidus de bois ou de bois de faible qualité issus de forêts certifiées également pour leur gestion durable.
L’objectif, à terme, est évidemment d’augmenter la part de combustibles endogènes, afin de diminuer la biomasse. Comme en Martinique ou encore à La Réunion, le projet est de produire de la biomasse locale, notamment à partir des résidus de déchets verts.
D’autres projets sont-ils à l’étude pour diversifier les sources d’énergie verte ?
Bien sûr. Nous avons le SWAC (sea water air conditioning) qui utilise l’eau de mer pour climatiser les bâtiments côtiers, l’agrivoltaïsme pour combiner agriculture et solaire ou encore la géothermie, énergie locale et pilotable.
Autre voie prometteuse : le CSR (combustibles solides de récupération), qui transforme certains déchets composés de résidus non dangereux et non recyclables en énergie, réduisant à la fois l’importation de biomasse et l’enfouissement. Une solution déjà lancée à La Réunion et qui pourrait voir le jour ici aussi. Albioma continue également à explorer les pistes d’optimisation de stockage de l’électricité.
Pour une énergie fiable et durable
Albioma est un producteur d’énergie indépendant engagé dans la transition énergétique via la biomasse (matière organique d’origine végétale, animale, bactérienne ou fongique), le photovoltaïque et la géothermie. Présent en Outre-mer français, dans l’Hexagone et à l’international, il est le premier producteur d’énergie photovoltaïque en Outre-mer. Le groupe contribue, depuis 1998, à l’autonomie énergétique de la Guadeloupe en produisant de l’électricité à partir de la biomasse locale et du photovoltaïque. Elle collabore avec l’usine de Gardel, notamment autour d’un projet photovoltaïque, lancé en février 2024, sur les toits de la sucrerie.
ALBIOMA JARRY
+590 590 217 092
+590 690 522 277
Immeuble Challenger 2
Rue Ferdinand Forest
ZI Jarry 97122 Baie Mahault
www.albioma.com