A la question “peut-on commercialiser en Guadeloupe, une eau rendue potable par traitement?”, Didier Payen peut aujourd’hui répondre par l’affirmative avec Karuline.

Et ce, même au terme d’un combat de près de six ans pour que son eau soit enfin disponible à la vente pour des raisons loin d’être claires comme de l’eau de roche.

L’histoire de la Karuline

Au départ, Didier Payen cherchait un produit pour consolider le chiffre d’affaires de son entreprise d’embouteillage de boissons, West Indies Pack (WI PACK), montée en 1998 et qui avait des difficultés à atteindre son point mort.

En 2005, il décide donc d’embouteiller de l’eau traitée et enrichie en sels minéraux sous l’appellation de “boisson”, à l’instar de ce qui se fait au États-Unis avec l’eau Aquafina (Pepsi) ou en Angleterre avec Dasani (Coca-Cola).

“Nous avons tout d’abord commercialisé Akwa en tant que “boisson à l’eau minéralisée” mais notre production a été stoppée par un arrêté préfectoral interdisant la production, se souvient-t-il.

Nous avons donc contesté cette décision au niveau français puis européen, dans la mesure où ajouter des sels minéraux et ou des arômes à l’eau n’était pas interdit par les textes communautaires”.

A l’époque en effet, Taillefine, propriété du groupe Danone, ajoutait des sels minéraux dans son eau mais se réfugiait derrière l’appellation “eau enrichie”, une appellation pourtant illégale.

Et Didier Payen de constater alors nombre de distorsions dans les appellations puisque la législation européenne applicable n’en autorise que trois : l’eau minérale naturelle, l’eau de source et l’eau rendue potable par traitement. Chaque appellation étant encadrée par des règles strictes.

Fin 2009, Taillefine est alors retirée du marché -elle n’existe plus en temps qu’eau-, et les conditions étant réunies au niveau du Syndicat Intercommunal d’Alimentation en Eau et d’Assainissement de la Guadeloupe (SIAEG) pour l’instruction du dossier WIPACK, Karuline obtient enfin son autorisation préfectorale d’embouteillage.

Précurseurs de l’eau rendue potable par traitement

Début 2010, commence donc la production de la Karuline en bouteille de 50cl et de 2L, dans le plus grand respect de la législation.

« Il s’agissait à ce moment-là d’une première en France. Commercialiser de l’eau rendue potable par traitement alors que l’eau minérale jouit d’une certaine religiosité dans notre pays. »

“C’était quelque chose de nouveau”, souligne Didier Payen non sans masquer la fierté de celui qui est allé au bout de son combat pour finalement obtenir gain de cause.

En juin 2011, les bouteilles de Karuline d’1,5L font leur apparition pour une production totale qui s’élève désormais à près de 400 000 bouteilles par mois.

“Nous développons un vrai marché compte tenu du fait qu’il n’existe pas, en Guadeloupe, de vraie source au sens strict de la réglementation applicable, précise Didier Payen dont le premier objectif est d’offrir ce produit à un prix plus compétitif, soit 15% moins cher que les autres eaux locales.

En effet, d’aucuns ne peuvent se vanter de ne pas être obligés de traiter leur eau à cause des pesticides ou du goût de souffre.

Aujourd’hui, le consommateur est de plus en plus suspicieux en matière d’eau et recherche la sécurité. Or l’eau de rivière, notre eau de base, n’est pas affectée puisqu’elle coule dans le lit de la rivière sans s’infiltrer dans le sol. De plus, elle est traitée“.

Et son slogan “Née de la pluie” de n’être en rien usurpé.

Karuline
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