Ludovic Fiers est Directeur Général d’ECODEC et d’AER, deux sociétés du Groupe Énergipole spécialisées dans la valorisation des déchets ménagers et industriels. Pour JarryMag, il détaille leur activité ainsi que les enjeux du recyclage.

 

Pouvez-vous nous présenter Ecodec et AER ?

Ludovic Fiers : Ecodec, tout d’abord, est une société spécialisée dans le traitement de déchets de type plastiques (PVC, polyéthylène, bouteilles), de pneumatiques, de déchets industriels banals (bois, papier, ferraille) et de déchets issus de la collecte sélective (verre, bouteille, plastique, etc.)

AER est spécialisée dans le traitement de déchets métalliques que se soient les métaux ferreux et non ferreux ou les déchets d’équipements électriques et électroniques.

Le 14 octobre dernier, nous avons d’ailleurs inauguré une plateforme de traitement d’écrans de télévision, de petits électroménagers et de verre ménager et industriel. Cela représente tout de même un investissement de 6 millions d’euros mais également 15 emplois créés sur le site.

Grâce à cette plateforme, nous traitons désormais l’ensemble des déchets de Guadeloupe et avons pour objectif de récupérer également une bonne partie des déchets de Martinique et de Guyane.

 

Quelles difficultés majeures Ecodec et AER rencontrent-elles ?

Notre principale contrainte réside dans la recherche de compétences locales. Nos métiers requièrent en effet une technicité de plus en plus importante et des outils modernes de formations : il est donc très compliqué de trouver la main d’œuvre qualifiée dont nous avons besoin. Du coup, nous essayons de trouver des personnes motivées, que l’on peut envoyer en métropole dans l’une de nos filiales pour des formations.

Nous souffrons aussi comme nombre d’entreprises aux Antilles de l’éloignement et de l’insularité. En effet, notre activité étant largement liée aux cours des matières premières, quand les cours du carton ou du papier par exemple sont au plus bas, les coûts d’exportation explosent.

 

Quel état des lieux peut-on faire sur le recyclage en Guadeloupe ?

Depuis 2009, il existe une véritable prise de conscience de l’importance du recyclage qui devrait aboutir à la possibilité de recycler localement le maximum de déchets.

Cependant, la collecte sélective doit encore se développer, s’améliorer, du point de vue des ménages mais aussi auprès des industriels afin de maximiser le recyclage des déchets industriels banals.

 

Quelles filières sont encore à développer pour le futur ?

Il existe aujourd’hui toutes les filières de traitement en Guadeloupe. Il y a d’importants projets de déchetterie pour optimiser les déchets des collectivités et l’incinérateur de la Gabarre devrait sortir de terre dans les deux prochaines années. Reste désormais à améliorer les conditions de recyclage.

Pour Ecodec et AER, l’objectif est de se faire connaître auprès de ces mêmes industriels, et de les inciter à recycler. Il s’agit d’un vrai challenge pour nous quand l’on sait le nombre de société implantées dans la zone de Jarry.