Christophe WACHTER,
Secrétaire général des Moyennes et Petites Industries de Guadeloupe

2011 est clos, comment les industriels ont-ils traversé cette année ?

Les industriels guadeloupéens considèrent que la conjoncture économique de l’année 2011 a été dominée par un statu quo, sans distinction notable par rapport à l’exercice précédent. En particulier parce que le deuxième semestre de l’année a été caractérisé par des indicateurs en baisse. Nous ne disposons pas encore des chiffres définitifs mais nous estimons que quelques uns des secteurs qui font la dynamique de l’industrie locale comme l’agroalimentaire n’ont pas encore subi de plein fouet les effets de la crise, tandis que d’autres souffrent déjà de la récession économique et savent que le retour à l’équilibre sera long et périlleux. Je pense en particulier à toutes les activités industrielles liées au bâtiment (charpente, tôles, ciment).

Où en sommes-nous des mesures pour favoriser le développement endogène ?

La notion de développement endogène est au centre de divers débats conceptuels, mais il y a fort heureusement des avancées très concrètes qui prouvent que ce cap n’est pas dénué de sens, bien au contraire.
La création du Fonds d’investissement de proximité (FIP DOM) réservé aux contribuables et aux investisseurs d’outre-mer constitue un progrès considérable dans son principe aussi bien que par le fait qu’il découle d’une mobilisation de tous les acteurs du développement économique des DOM : politiques de tous bords et socioprofessionnels. La possibilité de mobiliser de l’épargne locale tout en bénéficiant d’une réduction d’impôt sur le revenu de 50% par un mécanisme qui favorise le développement de PME dans les secteurs productifs est une excellente formule qui devrait permettre l’éclosion de nouvelles activités industrielles.
Par ailleurs, l’objectif qui consiste à encourager la diversification et le développement des filières agricoles se traduira progressivement par un gain de parts de marchés pour les produits locaux, et gageons-le, pour les produits agro-transformés.

Le consommateur Guadeloupéen a-t-il pris cons-cience de son rôle ? a-t-il le réflexe local ?

Il y a effectivement une prise de conscience progressive de la part du consommateur guadeloupéen qui va sans doute de pair avec celle qui consiste à s’ouvrir à notre environnement caribéen. Nous pensons que le consommateur guadeloupéen a une perception des produits locaux qui est de plus en plus positive, mais nous considérons également que la société guadeloupéenne doit encore évoluer pour trouver un juste équilibre entre sa frénésie consumériste et un patriotisme économique incontournable.

Quelles sont les perspectives pour 2012 ?

S’agissant de notre structure associative, nous lançons une étude sur la perception de la production locale qui devrait constituer un excellent point d’appui nous permettant de mieux ajuster nos actions et nos produits à la demande du marché, et nous avons élargi le champ de nos adhérents en accueillant dorénavant les entreprises de services à l’industrie.
Pour le mois de mars, nous avons programmé une série de manifestations dans le cadre de la Semaine de l’industrie (visites d’entreprises par les scolaires, forums sur les métiers, émissions télé et radio). Nous poursuivons en parallèle un travail en profondeur sur l’octroi de mer, en relation avec les autres regroupements d’industriels des DOM et sous la houlette d’EURODOM.
Nous restons très actifs sur des projets dans les domaines de la consommation d’énergie et du traitement des déchets industriels.
En clair, nous continuons à mettre l’accent sur le développement de notre tissu industriel local, sur l’emploi local et sur la préservation de nos savoir-faire parce qu’il est plus que vital de conserver des moyens de production en Guadeloupe. χ