Sarah Hébert : L’océan par cœur

Partie le 22 février dernier de Dakar afin de rallier l’archipel de la Guadeloupe en planche à voile, c’est finalement le lundi 12 mars aux environs de 15h que Sarah Hébert a posé le pied sur la plage de Saint François, accompagnée sur l’eau par quelques windsurfers locaux et accueillie sur la terre ferme par sa famille et ses amis. Plus qu’une performance sportive – qui mérite déjà en soit quelques louanges – c’est l’histoire et la formidable motivation de Sarah Hébert qui font d’elle une championne d’exception.

Plusieurs fois championne de France, championne d’Europe (2006) et vice-championne du monde de la windsurf (2007), Sarah Hébert a pourtant dû mettre sa carrière entre parenthèses lorsqu’en 2008 un examen médical de routine révèle un trouble du rythme cardiaque ; les médecins lui conseillant la pose d’un défibrillateur pour continuer à vivre à 100%.

À 22 ans, j’ai dû faire face à une situation exceptionnelle, témoigne cette véritable “waterwoman” puisque Sarah Hébert pratique également le kitesurf, le stand up paddle et depuis peu, le surf. En pleine carrière professionnelle sportive, alors que j’étais dans le trio de tête mondial en windsurf, mon cardiologue m’annonce qu’on va devoir m’implanter un défibrillateur et que je dois arrêter immédiatement toute activité physique. A la veille du championnat du monde, cette nouvelle a bouleversé ma vie. Après les douleurs post-opératoires et un travail mental nécessaire pour accepter cette opération à 22 ans, j’ai réussi à retrouver le plus haut niveau sportif. Deux mois après mon implantation je remporte les Championnats d’Europe. Cette épreuve m’a rendu plus forte et cette traversée est un moyen de repousser mes limites physiques et mentales. Je souhaite surtout transmettre un message fort : malgré les difficultés de la vie, avec du cœur, tout est possible