Patrice Bazile débute en 1981 sur le mythique United Colors of Benetton. Trente ans à remuer les certitudes plus tard, il dirige aujourd’hui l’agence Orchestral qui dnerp sel sesohc à srevne’l..

Comment se distingue-t-on sur un marché déjà bien occupé?

Notre activité est essentiellement axée sur le planning stratégique. Au lieu de partir d’un débriefing d’idées classique, nous cherchons à connaître avec précision la façon dont les personnes pensent et réagissent à la publicité. Savoir différencier les socio-styles, et la façon dont ils évoluent à travers le temps, est un critère déterminant dans la réussite d’une campagne.

 

Quels types d’actions menez-vous concrètement ?

Nous organisons par exemple des réunions test informelles auprès d’échantillons de personnes, dans les grandes surfaces, les lieux publics… Il faut savoir faire preuve de psychologie pour comprendre la personnalité des gens et leur mode de fonctionnement. Le message à faire passer est défini en fonction de ces recherches et des courants de pensée du moment.

 

Quelles sont les campagnes dont vous êtes fier ?

Toutes bien évidemment, car ce sont des projets auxquels nous avons cru. Je pourrais citer en particulier la campagne Socariz, qui remettait en avant une tradition de vie créole aujourd’hui disparue… l’accueil familial autour du repas, ces maisons sans portes où l’on pouvait entrer simplement en criant « la famille ! » pour s’annoncer. C’est quelque chose auquel le public antillais est très sensible à l’heure où les modes de consommations sont devenus plus individualistes.

Dans un autre style, nous avons su positionner la marque Ford auprès des Guadeloupéens, en mettant en avant chez cette marque internationale ses spécificités adaptées au marché et au mode de vie local.

 

Quelle est votre motivation après ces vingt ans d’activité ?

Ne jamais être là où l’on est attendu. Ne pas livrer des concepts déjà faits sous une couche de maquillage neuf… Nous aimons modifier les certitudes, imaginer que l’on peut voir le monde autrement que par le prisme du réel. On se dit que le soleil ne se couche pas le soir mais qu’on le partage avec les habitants de l’autre face de la Terre.