Ralph Monplaisir

Depuis mars 2008 Ralph Monplaisir préside au destin de la ville de Case-Pilote. i a mis en chantier de grands projets, qui, s’ils aboutissent, devraient radicalement changer l’image et l’économie de la commune de 4587 habitants.

Ralph Monplaisir fourmille de projets pour la ville de Case-Pilote. Il met une application toute particulière à les concrétiser avec son équipe, depuis son accession à la tête de cette commune de tradition rurale, en 2008. S’il ne semble d’emblée pas être un maire comme les autres c’est peut-être que toute sa vie il a été un infatigable entrepreneur. Il dirige d’ailleurs encore la holding familiale et est responsable depuis 2001 du développement du Groupe Monplaisir. Alors, quand il énumère une liste étourdissante d’objectifs précis pour faire rapidement évoluer ce petit bout de terre situé dans le Nord Caraïbe, il n’apparaît pas comme un doux rêveur. Même si les sommes, publiques et privées, devant être engagées, semblent vertigineuses. “Si l’on veut arriver à faire ce qu’il y a à faire dans la commune il y en a pour 200 millions d’euros” confie-t-il, impassible.

Et il est vrai que la multitude de projets, s’ils aboutissent tous, vaudra bien cela. Et pourraient, entre autres, permettre à cette commune abritant notamment la plus vieille église de l’île d’avoir désormais des atouts touristiques incontournables.

Premièrement les rénovations et diverses réhabilitations. Après l’église, et dans l’attente de réponses financières pour le presbytère, c’est le marché que l’on rénove actuellement. Et l’objectif concrétisé de réhabiliter à l’ancienne de petites maisons situées au sein du Quartier  L’Autre Bord semble imminent. Comme celui de faire retrouver leur fraîcheur d’antan aux murs de pierre existants dans le centre-bourg, à l’endroit où se trouvaient auparavant des enceintes. Pour cela, il est même prévu une session de formation de jeunes au métier de tailleur de pierre qui pourrait débuter dès septembre prochain.

Toujours dans cette lignée, deux vieilles demeures ont été achetées par la commune. L’une d’entre elle, après avoir retrouvé son cachet d’antan, devrait abriter l’office du tourisme municipal.

Ensuite, les créations de diverses zones : une artisanale (10 000 mètres carré de surface construites), une autre plus commerciale à Choiseul. Celle-ci dont “le début des travaux est imminent” devrait accueillir un petit centre commercial, une activité de contrôle technique, des ventes de pneus, la nouvelle caserne des pompiers, la nouvelle gendarmerie, un EPAD. La troisième, une Zone Agricole Protégée (ZAP), sera réservée à l’agriculture. Car comme le confirme Ralph Monplaisir : “Nous voulons conserver l’âme rurale de cette commune.”

Une des priorités de Case-Pilote est évidemment de créer des emplois. Et comme le martèle le plus haut édile du lieu : “On ne crée des emplois que quand on crée des activités”. Dans ce cadre, outre les travaux précités, d’autres programmes devraient voir le jour. Des gites ruraux assortis d’un aménagement de la rivière afin d’y réaliser des bains organisés et une promenade à “Grands Fonds”. L’édification, au-dessus du port de pêche, d’un bâtiment de type fortin comprenant un restaurant, un musée, et un point du vue. Et, à “Fond Bourlet Haut”, en partenariat avec le conseil général propriétaire des lieux, la mise en place d’un site éco touristique avec des gites, une école d’équitation pour les enfants, une ferme modèle avec de l’agriculture bio, de l’apiculture, des promenades, etc. D’autres ambitions telles que le Port de Plaisance Exemplaire (voir interview) devraient générer, selon les estimations, une centaine d’emplois directs.

Enfin, 65 000 mètres carré dont 4500 aménageables (pour 150 appartements) sont d’ores et déjà dédiés au logement social.

 

L’avenir entre terre et mer

Arrêt sur demain avec Ralph Monplaisir, le maire de Case-Pilote

Quels sont les projets qui ont été les plus marquants depuis votre arrivée à la tête de la municipalité de Case-Pilote?

Tous les projets sont marquants. Nous sommes arrivés et avons trouvé qu’il y avait beaucoup de choses à faire. Notamment un front de mer qui n’était vraiment pas très agréable à vivre. Nous avons travaillé et on peut voir ce qu’est devenu ce front de mer depuis.

Nous avons également la volonté de structurer la place et ce qu’il y a autour d’elle afin de faire un site “qui appelle le touriste”. Puisque sur le front de mer nous avons maintenant de quoi accueillir les bateaux et les passagers des navires de croisières. Et même des navettes qui pourraient amener des touristes de différents points de l’île, comme les Anse-d’Arlet par exemple.

 

Un de vos grands objectifs est de créer un Port de Plaisance exemplaire...

Nous espérons effectivement arriver au bout de ce projet particulièrement innovant. Innovant car il sera en partie installé sous l’eau. Et sous la surface de l’eau se situeront les parkings auto, bateaux (à sec). Et, en surface, tout un ensemble de commerces. Ce port se veut avant tout un port d’étape. Afin que les gens qui se déplacent dans la caraïbe aient un lieu spécial avec non seulement des choses à voir, mais aussi à vivre. Avec des évènements bi-mensuels tels des concours de plongée sous-marine, de pêche, un festival de musique sur l’eau. Une course transatlantique annuelle devrait s’y arrêter; comme la “Solidaire du Chocolat” qui se clôture au Mexique. En fait, nous souhaitons que des évènements s’y déroulent à date fixe tous les ans de façon à aller chercher des niches de clientèle. C’est un dossier qui avance très fort et que nous pensons présenter aux environs des mois de septembre ou d’octobre.

 

De grands chantiers semblent aussi en route à l’intérieur du bourg, avec un important  investissement foncier de la commune… Quelques précisions à ce sujet?

Une propriété de 55 hectares située dans le bourg  a en effet été achetée par la commune. Onze hectares seront dédiés au terrain de football. Les autres à l’évènementiel. Le projet a été dessiné. La ville se lance désormais à la recherche des financements. Le but étant d’y déplacer le stade. Et, où le stade se situe actuellement, d’y retrouver les écoles communales, la cantine, la poste, le huit à huit, etc. De façon à rendre la commune plus agréable nous travaillons actuellement avec la Région sur  la circulation ralentie entre l’église et l’autre accès (de la voie principale qui passe devant les entrées du bourg), afin que tout le monde puisse traverser sans risquer de se faire écraser. Là où se situe actuellement la cantine, un travail est réalisé par l’Agence des 50 pas afin que l’on réutilise tout ce secteur dans des domaines d’habitats (sociaux ou autres) et de petites unités de loisir pour les enfants.