Créée en 2007 et située sur le territoire de la commune d’Anse-Bertrand, la Ferme du Moulin de Saint-Jacques est une MPI qui a le vent en poupe. Pour preuve, elle vient d’augmenter sa production avicole en s’implantant sur un second site. Le point avec Yohan Luce, son contrôleur de gestion. 

 

Pouvez-vous rappeler précisément en quoi consiste votre activité ?

Nous sommes producteurs avicoles. Nous recevons par avion de la métropole les poussins tout juste âgés d’un jour. Nous les disposons dans des poussinières afin qu’ils atteignent leur taille adulte. Ces poussins devenus des pondeuses sont ensuite transférés dans un bâtiment de ponte.

 

Comment et pourquoi avez-vous eu l’idée de vous lancer dans ce secteur d’activité ?

Nous nous sommes lancés dans cette aventure suite au déficit de production locale constaté en Guadeloupe. En effet, une très grande partie des œufs consommés était réfrigérée et provenait de la métropole. Ce constat unique, suite à une dérogation accordée, était assez dangereux. Un œuf réfrigéré voyage dans un conteneur spécifique à moins de cinq degrés, ce qui faisait courir un risque bactériologique, car la poule en pondant protège sa coquille d’une fine pellicule rendant l’œuf naturellement poreux. Les phénomènes de condensation induits par le transport dans des conteneurs réfrigérés nettoyaient la coquille de cette pellicule. C’est la raison pour laquelle le lavage des œufs est strictement interdit.

 

Quels investissements ont-ils été nécessaires pour démarrer cette structure ?

Les investissements ont été lourds. Car du fait de notre insularité, par rapport aux zones de fabrication de la technologie, il existe naturellement un surcoût. Nous avons fait appel à des fonds européens afin de financer une partie des investissements. S’agissant pour nous d’un nouveau métier, les investissements en temps ont été aussi considérables pour faire les bons choix (fournisseurs, implantation du site, etc.)

 

Quels étaient alors vos objectifs ? 

L’objectif actuel est le même qu’au début : apporter à la population un produit de qualité en accord avec ses attentes. Aujourd’hui, nous sommes largement présents dans la grande et moyenne distribution, en Guadeloupe mais aussi dans certaines dépendances. Mais nous continuons nos efforts avec comme priorité la qualité, pour un produit qui reste très sensible.

 

Quelles sont les difficultés que vous avez du surmonter pour mener à bien ce challenge?

Les problèmes ont été nombreux : administratifs, car on touche au vivant et à la santé des consommateurs ; financiers, dans la constitution des dossiers pour les fonds européens. Le début d’une nouvelle activité est toujours compliqué, mais au fur et à mesure des enseignements nous nous améliorons.

 

Où vous situez-vous actuellement dans le marché avicole guadeloupéen?

Nous avons malheureusement assez peu de données. Toutefois, nous pensons être un acteur important au sein de notre marché.