Créée en 1945 par Yvonne-Edmond Foinant, l’association FCE (Femmes Chefs d’Entreprises) est une organisation interprofessionnelle et apolitique qui représente l’ensemble des femmes entrepreneurs, c’est à dire qui gèrent leurs entreprises et en sont responsables financièrement. L’association c’est 42 délégations (dont 2 à l’outre-mer : Martinique et Nouvelle-Calédonie) et compte aujourd’hui près de  1000 membres venant de tous secteurs d’activités. La force du mouvement réside dans l’implication de chaque adhérente dans la vie économique de leur région. Marie-Andrée Jean-Marie Victoire est la présidente actuelle de la délégation FCE Martinique qui a été officialisée en 1983. Elle nous présente l’action et les objectifs de l’association.

Quels sont les avantages pour une femme chef d’entreprise d’adhérer à l’association des FCE ?

Notre mission est multiple et variée : rompre l’isolement du chef d’entreprise, être force de proposition auprès des instances publiques, mutualiser les ressources, encourager et conseiller les créatrices d’entreprises, assurer la représentativité des FCE dans des mandats patronaux, informer et former les FCE en organisant des conférences, créer des liens privilégiés, amicaux et professionnels. Nos rencontres entres membres sont mensuelles. Tous les deux mois, nous organisons une conférence sur un thème d’actualité ou tout autre thème lié aux problématiques habituelles des gérants de société : sujets fiscaux, financiers, culturels etc. De ces échanges naissent souvent des solutions.

Quels sont les obstacles principaux rencontrés par les femmes, de Martinique comme d’ailleurs, lorsqu’elles sont chefs d’entreprises ?

Elles ont une problématique de temps plus soutenue que celle des hommes pour concilier vie familiale et vie professionnelle. La garde d’enfants est une problématique incontournable à laquelle nous tâchons d’apporter autant de méthodes que possible.
En outre, le regard extérieur n’est pas le même envers les femmes qu’envers les hommes, ce n’est pas une grande nouveauté… mais nous constatons une amélioration sensible sur ce point depuis quelques années.
Enfin, la question de la grossesse est essentielle, car une femme chef d’entreprise ne prend pas trois mois de congés maternité comme un salarié.

Quel est votre rôle en tant que présidente ?

La présidente doit porter la voix des FCE, fédérer l’ensemble des membres autour d’une vision et d’objectifs partagés, le faire grandir. Nous devons être « Imaginatives, combatives, efficientes et solidaires ».
L’Association a connu, il y a quelques temps, une période creuse, j’ai donc deux objectifs prioritaires : réintégrer le parcours institutionnel et renforcer le groupe.
Selon moi, nous ne devons pas attendre que les FCE viennent à l’association, mais aller vers elles directement. Nous sommes actuellement dans une phase de recrutement assez intensive.

Quelles sont les valeurs fondatrices de l’association FCE ?

Notre association, comme tout réseau, n’est pas un espace fermé, support de stratégies individuelles. C’est un ensemble de relations cohérentes entre partenaires s’engageant dans des alliances et des projets ayant une finalité économique et stratégique.
Il est important de préciser que nous ne sommes pas un « club business ». Nous partageons et échangeons des expériences, nous mutualisons des ressources, mais il n’existe aucune obligation de faire des affaires entre membres.
C’est une valeur fondamentale : chacune reste libre de gérer sa société comme elle l’entend, et la collaboration professionnelle relève du choix privé de chacune.
Je citerai volontiers la devise de notre association, signée par Yvonne-Edmond Foinant : « Seules nous sommes invisibles ; ensemble, nous sommes invincibles ».
(Site : www.fcefrance.com)