Né au sein du groupe Publidom, le studio de création Graphidom, conçu et dirigé par Francine Lemyre, contribue depuis 2004 à l’amélioration et au perfectionnement des supports et des campagnes de communication, auprès des agences, comme des entreprises et des particuliers. Sa directrice, qui entend beaucoup parler de la crise sans la voir passer pour autant, témoigne du virage que prennent actuellement les stratégies de communication des différents médias.

La majorité des acteurs du monde médiatique nous affirme que la crise est bien présente. La situation est-elle si tranchée d’après vous ?

Si je me base sur mon ressenti et les données réelles de mon studio, notre activité est en croissance constante et régulière. Bien entendu, je ne parle ici que de Graphidom. 2009 a paradoxalement été une très bonne année pour certains domaines d’activité, notamment la communication. Quand une société traverse une telle période de crise, beaucoup de PME et de TPE se créent en réaction, et donc de nombreuses demandes de publicité arrivent sur le marché. Certes, il faut travailler plus pour gagner autant qu’avant, mais les compétences internes d’une entreprise permettent une réactivité importante.

 

Et ressentez-vous en 2013 les effets de la crise ? Qu’il s’agisse de la crise mondiale ou de la crise locale de 2009 ?

Les évolutions réalisées en 2011 se poursuivent. Beaucoup de demandes concernant le support internet nous parviennent. Il faut comprendre que la marge n’est pas engendrée que par la publicité : il existe de nombreux outils de communication variés en dehors du circuit publicitaire proprement dit.

 

Quels sont aujourd’hui les supports les plus fédérateurs ?

La presse a perdu sa visibilité et sans doute une forme de crédibilité. La production web, quant à elle, est moins importante qu’attendue… l’affichage et la presse restent aux Antilles les médias historiques, concurrencés désormais par les opérations de communication sur le terrain.

 

Pourquoi l’affichage est-il toujours un support majoritaire ?

Le territoire est largement couvert par un réseau important. Les Martiniquais sont habitués aux campagnes d’affichage, aux catalogues dans leur boîte aux lettres… nous remarquons que, en l’absence de communication visible, les consommateurs semblent penser que l’offre n’existe pas, et restent donc chez eux. Dès qu’une communication est mise en place, les entreprises constatent une croissance significative de leur chiffre d’affaires. Ainsi, le prospectus, par exemple, est un support privilégié entre tous, tout comme la radio qui offre le meilleur rapport qualité/prix aux annonceurs.

 

Quelles évolutions pouvons-nous imaginer d’ici 2020 ?

Les annonceurs chercheront toujours les supports les plus efficaces et les plus rentables. Ils désirent créer du trafic d’image, via des stratégies de mix médias. Nous pouvons espérer que cela fasse évoluer certaines habitudes bien ancrées qui sont malheureusement sources de pollution visuelle et environnementale. Il faudra également miser sur la continuité et la cohérence des messages publicitaires.

 

Qu’entendez-vous par continuité ?

Il est aujourd’hui, contrairement aux années 90 par exemple, indispensable de maintenir la cohérence d’une marque, qu’elle soit représentée aux Antilles ou ailleurs. Le temps des communications spécifiques aux différents territoires est en cours d’évolution : Internet et la TV par satellite ont donné accès aux campagnes globales qui sont conçues dans un esprit de continuité, quelque soit leur lieu d’implantation. C’est aux créatifs locaux qu’il revient justement d’y ajouter parfois la couleur locale qui fera la différence.