Handicapé, et alors ?

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Naissance du Centre de rééducation Professionnelle EMERGENCE en Guadeloupe.

Jusqu’en 2010, année de l’arrêté de l’Agence Régionale de Santé autorisant la création du CRP EMERGENCE, les Guadeloupéens devraient obligatoirement se rendre en métropole  pour effectuer les deux formations que nous dispensons actuellement(Agent Administratif d’entreprise et Secrétaire comptable).

C’est un évènement extraordinaire pour la Guadeloupe de disposer enfin d’un centre de reclassement professionnel destiné exclusivement aux personnes en situation de handicap, avec une prise en charge médico-sociale. En effet, jusqu’à cette ouverture, ces personnes devaient quitter leur île pour se rendre en métropole pour suivre leur formation, durée moyenne de 24 mois pour ceux qui sont courageux, car les statistiques que nous disposons révèlent un taux d’échec de plus de la moitié des personnes qui rentrent sans avoir terminé leur formation pour un coût important. Pour diverses raisons, dont essentiellement l’éloignement hors de leur cellule familiale, les difficultés d’acclimatation etc.

 

Quel bilan tirer de cette première promotion ?

Nous sommes actuellement en fin de formation de la toute première promotion, les stagiaires partent pour leur troisième stage d’application en entreprise.
Les TPE, voire même les entreprises de taille moyenne, nous ont bien accompagnés dans ces différentes phases, stage de découverte, d’immersion et d’application.

Implication des entreprises

Je suis de ceux qui restent optimiste à cet égard, et je ne comprendrais pas la non implication de nos entreprises, elles ne sont pas différentes de celles de la métropole qui sont complètement impliquées.
Être en situation de handicap n’est pas réservé exclusivement à certains, mais à tout le monde : « nous sommes tous en sursis »
Nous sommes heureux de constater qu’après l’examen final et la soutenance devant le jury, nos stagiaires vont intégrer enfin le monde du travail munis de leur diplôme.

Certains ont la volonté de créer leur activité, c’est un nouveau départ.
Nous demandons aux entreprises du secteur privé ou parapublic de redoubler leurs efforts à ce niveau et de ne pas simplement affirmer qu’ils honorent leur contribution pour l’unité manquante de personnes en situation de handicap.
Ces entreprises peuvent également initier des actions à leur niveau et nous demander un accompagnement sur le plan logistique, par exemple la formation à un métier spécifique pour un nombre de personnes en situation de handicap ou en situation de reclassement professionnel.

Enfin, nous devons la création de ce centre unique dans les DOM TOM à la volonté sans cesse renouvelée de l’Agence Régionale de Santé qui est notre tutelle, la Caisse générale de sécurité sociale, notre financeur, et la collectivité régionale qui nous assure un cofinancement des actions mises en place et la rémunération de stagiaires, ces derniers étant considérés comme des stagiaires de la formation professionnelle.

Quelles perspectives ?

Nous espérons disposer de plus de places pour augmenter nos offres de formations afin de mieux répondre aux exigences du marché du travail.
Nous avons également à l’étude la mise en place d’une pré-orientation qui consistera à mieux orienter les personnes qui nous sont envoyées par d’autres partenaires (CAP Emploi, Pôle emploi, Missions locales, les établissements de santé, ou les assistantes du service social).