C’est l’histoire d’une filiation. Il était une fois une famille de pharmaciennes qui, de mères en filles, prenait soin des gens de leur quartier, en leur prodiguant de l’écoute, des conseils et de l’attention. L’aînée de cette famille s’appelle Marie, et c’est son histoire qu’elle s’apprête à nous conter.

« Je suis née à Paris de pa-rents martiniquais, héritière d’une longue tradition familiale, puisque ma grand-mère, ma mère et mon père sont tous pharmaciens. C’est très naturellement que j’ai suivi à Bordeaux mes études de pharmacie et, alors que j’étais de passage en vacances chez mes parents à la fin de mes études, sans projet professionnel bien arrêté, j’ai pris conscience à quel point ma famille et mon pays me manquaient. La reprise de l’enseigne de ma mère m’est alors apparue comme la chose la plus logique et la plus naturelle ; c’était là ma place. »

Une place qui ne s’acquiert ni simplement ni de façon reposante. La reprise et la modernisation d’une entreprisede quartier nécessitent un temps et une énergie que Marie dépense bien volontiers, afin d’offrir à une clien-
tèle fidélisée avec les années des services innovants qui améliorent nettement les conditions de vie des personnes en situations parfois difficiles : « Il est essentiel de cultiver l’esprit de quartier, de proximité, auquel les gens se sont habitués et qu’ils recherchent en venant nous voir. Partant de là, j’ai tenu à développer l’esprit de dévotion et d’humanisme qui habite ma profession. Nous avons à cœur de venir en aide aux personnes qui nous font confiance. Je suis heureuse de la reconnaissance de la clientèle, qui revient toujours vers nous car nous sommes à l’écoute et attentifs aux problèmes de chacun. »

Une qualité d’accueil et d’écoute qui permet à
Marie Sainte Rose –diplômée à vingt-quatre ans, ce qui fait d’elle la plus jeune titulaire de notre île – de maintenir sa place dans un marché fort occupé. Pour exister parmi les 142 enseignes que compte la Martinique, il faut savoir se positionner et proposer la petite touche personnelle. « L’une de nos priorités est le concours que notre métier peut apporter aux autorités dans la protection sanitaire. Le secours aux personnes en danger est un élément primordial de la vie en communauté, que l’on soit ou non professionnel de santé, et j’y tiens tout particulièrement. »

Le relationnel et la proximité sont les atouts majeurs de cette belle et jeune chef d’entreprise qui consacre son énergie au bien-être de tous. Une relation de confiance établie de longue date entre sa famille et la population, qui sait aujourd’hui que le pharmacien n’est pas le simple vendeur de médicaments auquel on l’a souvent réduit. « Nous sommes le dernier maillon de la chaîne de santé, c’est un fait, mais nous sommes en mesure d’être parfois le premier, lorsque par exemple nous conseillons directement les personnes sur un traitement qui ne nécessite pas d’ordonnance spécifique. La pharmacie est une branche de la médecine au même titre que les autres. »