Ne bénéficiant actuellement ni de connexion haut-débit digne de ce nom ni d’une couverture de l’intégralité du territoire en GSM, la Guyane souffre d’un déficit numérique. GUYACOM entend faire entrer le territoire guyanais dans une nouvelle ère, où communication rimera avec innovation, développement économique et création d’emplois.

Un constat : l’enclavement numérique de la Guyane et un maillage du territoire trop faible

La Guyane se trouve actuellement dans une impasse numérique. Il n’existe pas d’interconnexion avec les pays voisins et son seul « lien numérique » avec le reste du monde est le câble sous-marin Americas II. Sans autre alternative à l’Americas II, chacune des coupures du câble place la Guyane dans une situation de paralysie numérique et économique.

De plus, le territoire guyanais est inégalement pourvu en solutions de télécommunications. Les zones blanches, ces zones sans aucune couverture ni téléphonique ni internet, foisonnent dans l’intérieur guyanais. En effet, il faut distinguer le littoral où est concentré 89% de la population guyanaise et l’intérieur où la densité est faible mais la croissance démographique importante notamment sur des bassins de population comme le Maroni. Le littoral est relativement bien pourvu en solutions de télécommunications alors que l’intérieur est uniquement fourni en internet par voie satellitaire. Les liaisons satellitaires ne peuvent être qu’une solution transitoire en raison des coûts et des débits fournis. À titre de comparaison, le taux de pénétration du haut débit est supérieur à 70% dans les foyers de l’Hexagone alors qu’en Guyane, il est de 53%.

 

Une réponse innovante

Fort de ce constat, GUYACOM a cherché des solutions innovantes pour répondre à la problématique du désenclavement. La première a été le développement d’une offre internet haut-débit satellitaire pour les sites isolés (sites d’orpaillages, écoles le long du Maroni ou de l’Oyapock, administrations, auberges …). L’innovation réside dans l’adaptation de technologies existantes aux spécificités du territoire guyanais – comme la végétation dense, la forte humidité, la logistique – et surtout l’affranchissement des économies d’échelles qui contraint l’investissement dans ces zones peu peuplées. S’en est suivi le développement du Wimax sur Maripasoula, technologie qui utilise les ondes radio pour émettre et recevoir des données numériques sans fil.

L’innovation, c’est-à-dire « l’ensemble des démarches scientifiques, technologiques, organisationnelles, financières et commerciales qui aboutissent à la réalisation de produits ou procédés technologiques nouveaux ou améliorés » est inscrite dans le patrimoine génétique de GUYACOM. Pour preuve, cette PME développe un projet d’interconnexion de la Guyane au Brésil via une dorsale de fibre optique. Dans un premier temps la dorsale reliera Cayenne à Macapa ; GUYACOM réalisant le tronçon français et le groupe Oi, 1e opérateur brésilien, réalisant le tronçon brésilien. À ce jour, plus de 150 km ont été posés côté français sur les 199 km au total. Ce projet, structurant pour la Guyane, répond à la nécessité d’un développement endogène et contribuera au développement socio-économique des régions concernées. Précurseur dans ce domaine de coopération numérique régionale, SPANY est soutenu par les Fonds Européens du Programme Opérationnel Amazonie (FEDER).

À terme, SPANY permettra de positionner la Guyane sur ce qui est maintenant communément appelée une autoroute de l’information. Une liaison continue entre Sao Paulo et Miami par diverses technologies terrestre et sous-marine, en passant par la Guyane, garantirait à cette dernière la captation d’une partie de la connectivité transitant entre le géant américain et la puissance émergente brésilienne.

 

Une réelle ambition numérique pour la Guyane 

Les technologies de l’information et de la communication sont essentielles pour accroître l’attractivité et la compétitivité de la Guyane, déjà mises à mal par son ultra périphéricité. Les investissements dans l’économie numérique via des innovations technologiques permettent d’accroître la compétitivité de l’ensemble des autres secteurs de l’économie. En outre, ils contribuent à la résolution de problèmes sociétaux ayant trait à l’éducation (télé-enseignement), à l’environnement, la santé (télé-médecine), à l’accessibilité et l’adaptation des services publics.

Les quelques milliers de TPE/PME guyanaises sont une source de créations d’emplois et d’insertion sociale et professionnelle. Leur capacité à se former, s’équiper, innover et entreprendre dans le nouvel environnement technologique est vitale pour la compétitivité économique de la Guyane. La « simple » préservation d’emplois à faible valeur ajoutée ne peut être un objectif viable à moyen terme. Il convient en effet de favoriser la mise en place d’un cercle vertueux entre élévation du niveau de la qualification des guyanais et élévation du niveau des emplois dans l’économie, la compétence humaine étant de toute évidence le facteur essentiel de la performance et de la compétitivité et le critère de distinction de la Guyane dans son environnement géographique.