Après de solides études d’ingénieur généraliste électrique et un parcours international atypique mais formateur, son retour au pays natal prend valeur d’exemple à suivre pour toute une jeune génération de cadres d’entreprise, résolus à allier rigueur, exigence et humilité dans l’exercice de leurs missions de service public. Entretien avec Kelly Jourau, la jeune responsable du pôle “Informatique Télécoms et Téléphonie” (ITT) d’EDF Archipel
Guadeloupe. 

Interview Daniel-Charles NELSON

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“Bien que ma toute première vocation ait été d’être avocate, après mon Baccalauréat – obtenu en 1999 – je m’oriente très vite vers le métier d’ingénieur. Après mes classes préparatoires effectuées en Guadeloupe, je pars à l’Ecole Supérieur d’Ingénieurs en Génie Electrique (ESIGELEC) de Rouen. Au terme de mes trois premières années d’études, j’entame un Mastère spécialisé en Management international à l’Ecole Supérieur de Commerce (ESC) de Rouen. J’ai ainsi pu me forger une double compétence, en commerce international et en ingénierie d’affaires. Lors de mon stage de fin d’études, j’intègre l’Ecole polytechnique de Montréal, au Canada, en tant qu’ingénieur-chercheur. Une expérience de 6 mois particulièrement enrichissante…”

 

KARUMAG : Vous confronter à d’autres horizons profes-
sionnels, y compris  à l’international, c’était enrichir un cursus de formation indispensable, pour l’insulaire caribéenne que vous êtes ?

Kelly Jourau : Mon stage de Mastère, je l’achève chez Alcatel France, à Villarceaux. Pendant un an, je découvre l’univers des Télécommunications. Mais j’étais résolue à parfaire ma formation à l’international. Je pars donc ensuite tout naturellement pour Cuba, toujours avec Alcatel. Une expérience là encore très enrichissante, d’un an (jusqu’à fin 2008). L’année suivante, un deuil familial me ramène vers mon île natale, début 2009.

En plein “mouvement LKP” ! Au terme de deux semaines de recherches de terrain, j’intègre Effage Energie, une grosse entreprise du secteur du Bâtiment et des Travaux Publics. En tant que responsable d’affaires, j’ai alors en charge la maintenance d’un gros opérateur de télécommunication mobile. Je manage une équipe, exclusivement masculine, de professionnels aguerris, souvent plus âgés que moi. Une expérience de terrain très formatrice, qui a duré trois ans ! Le besoin d’étoffer mes connaissances, de changer de branche, m’incite pourtant à aller vers de nouveaux horizons. S’amorce alors ma rencontre avec le grand Groupe qu’est EDF…

 

Au terme de cette première année à un poste de mana-gement, votre immersion professionnelle au cœur de cette entreprise un peu particulière a-t-elle confirmé la représentation que vous en aviez ? Ou vous a-t-elle réservé quelques surprises ?  

En 2012, j’intègre donc EDF Archipel Guadeloupe, à mon poste actuel de responsable de pôle ITT. Une expérience nouvelle et stimulante, qui m’a permis de découvrir le réseau informatique et téléphonique d’entreprise, et un réseau télécom orienté vers tous les organes de sécurité mis en place par EDF sur ses lignes électriques. J’encadre une équipe de douze personnes – dont trois stagiaires et un intérimaire. Ressources humaines, qualité environnementale, contrôle de gestion… autant de domaines de compétences, avec lesquels nous travaillons en étroite collaboration, qui fondent les actions locales du Groupe EDF. Nous concourons, de manière transverse, sur la partie informatique, à fluidifier en aval le travail des équipes de Jarry Nord ou auprès des producteurs autonomes, plus spécifiquement chargés de la production et de la distribution de l’énergie en Guadeloupe. Mais je tiens à préciser que je fais partie des nombreux jeunes qui ont été embauchés au sein d’EDF, après une campagne de recrutement qui s’est étalée sur plusieurs années. On se retrouve tous à des postes de responsabilité. On arrive de l’extérieur, avec nos expériences diverses, y compris à l’international, avec beaucoup d’entrain, beaucoup d’idées. On veut faire bouger les lignes pour le bien commun, aller vers plus d’efficacité et de professionnalisme. Et, de ce point de vue, EDF accompagne nos initiatives avec un vrai souci de promouvoir nos qualités “d’enfants du pays” résolus à apporter leur pierre à l’édifice commun, à œuvrer à la réhabilitation de nos savoir-faire. C’est à la fois stimulant et gratifiant. Au sein de la direction d’EDF, mon implication professionnelle est constamment valorisée. C’est une dynamique générale que j’ai découverte ici, où l’on est à la fois encouragé et bien encadré par les anciens. La communication interne s’en trouve facilitée, avec une vraie implication dans la vie économique locale.