Au-delà de son activité première, depuis 12 ans, Christian Boutant est à l’origine d’une initiative originale et appréciée : le Festival Biguine Jazz. Ce professionnel, qui agit dans l’ombre des artistes pour notre plus grand plaisir, s’attache à défendre la culture locale à travers ses représentations les plus authentiques et les plus modernes. Rencontre avec celui qui vous fait danser.

Quelle est l’ambition derrière le Biguine Jazz Festival ? 

Christian Boutant : La volonté, derrière la création de ce Festival, est de promouvoir un mouvement musical parmi les plus prolifiques, les plus riches et les moins bien promus de notre culture locale. Il s’agit du Jazz caribéen et de la Biguine.

Ce courant, riche d’artistes internationalement connus et reconnus, méritait un évènement à sa hauteur, véritable carrefour de rencontres et de découvertes musicales.

Son répertoire regorge de titres forts en émotions populaires, en prouesses techniques, en innovation sonore.
Falfrèt, Alain Jean-Marie, Esnest Léardé, Marius Cultier, Polo Rosine, sont quelques grands noms du courant.

Le Biguine Jazz Festival mixe différentes pratiques et différents formats, afin de faire vivre une expérience complète autour de ce mouvement : conférences, ateliers, concerts…

Durant ses précédentes éditions, le Festival a accueilli des artistes comme Laurianne Zachari, Max Télèphe, Mario Canonge, Yann Negrit, Hervé Celcal ou Chico Jéhelman.

Ce Festival ne pourrait pas avoir lieu sans ses partenaires :
Conseil régional, DRAC, Sacem, Conseil général et Air Caraïbes. Le Festival fait parti des orientations prioritaires du Grand-Saint-Pierre.

Qu’aurons-nous au programme de cette édition 2014 ? 

L’édition 2014 du Festival de Biguine Jazz se tiendra les 8, 9 et 10 Août prochains, à Saint-Pierre. Cette année encore, nous rebaptiserons la Place Bertin en Place des Biguines. C’est un geste fort de la Mairie, pour montrer son engagement dans notre initiative culturelle.

Le vendredi aura lieu un Grand Bal Biguine, véritable coup d’envoi sous forme de feux d’artifice à l’évènement. Le samedi, nous pourrons écouter Joachim Désormeaux, Zépis ou le Jowee Omicil Quartet. Le dimanche, vous aurez droit à Étiennes Charles, Carib II Jazz & le Biguine Jazz All Stars.

Cette programmation donne la part belle à toute la Caraïbe et même à la Réunion. Elle est l’expression de l’ouverture de ce mouvement musical, qui puise son modernisme dans une pratique large, métissée et vivace.

Quels sont vos projets au-delà du Festival ? 

Nous voulons matérialiser l’expérience Biguine Jazz de la façon la plus concrète possible. Cela passe d’abord par le Village de la Biguine, qui se tient durant le Festival. Il permettra à tout le monde de venir apprendre à danser, apprendre à jouer, apprendre à apprécier les rythmes de cette musique. C’est une expérience globale, qui regroupera par moins de 25 exposants.

Nous voulons créer des moments de transmission, de par-tage autour de ces pratiques musicales. Cette musique est un don que nous devons faire perdurer par le partage.

Nous voulons aussi créer la Maison de la Biguine, qui permettra de prolonger cette expérience au-delà des dates du Festival. C’est un projet ambitieux, sur lequel nous avançons prudemment. Nous avons déjà le soutien de nombreuses personnalités et organisations, comme celui de M. Patrick Chamoiseau, par exemple.

Et puis, mon projet personnel, ma motivation au-delà du Festival, est de faire en sorte que cette musique devienne un véritable produit d’exportation, comme les autres musiques antillaises. Nous avons à gagner économiquement avec cette expression artistique. Nous pouvons faire venir des gens, mais aussi aller au-devant des peuples et des cultures, avec une identité forte et affirmée. Nous avons à gagner avec nos formes d’expressions musicales. Soyons -en fiers et défendons-les.