Yves Bussy a fait de la météo de Martinique 1ère un moment de télévision iconique. Ce personnage a su rentrer dans la vie de la ménagère et des autres, de plus et de moins de 50 ans, de manière rassurante. À défaut de faire la pluie et le beau temps, il nous les dit, et ce depuis près de 10 ans.

Comment jaugez-vous votre impact auprès des téléspectateurs ?

Yves Bussy : Il faut d’abord parler de l’impact de la météo en elle-même. Ce programme est le plus regardé dans le monde. Il est pratique et fédérateur. C’est une valeur sûre pour les annonceurs.

L’impact que je peux avoir vient de là ! La météo est un véritable repère dans la vie des gens et j’ai beaucoup d’humilité par rapport à ce que cela représente.

Quelle est votre histoire de présentateur de ce programme ? 

Il y a 10 ans, lorsqu’on me l’a proposé, j’ai eu beaucoup d’appréhensions. Je me suis beaucoup impliqué, notamment en effectuant un stage auprès de Jean-Noël Degrasse, de Météo France. J’ai appris le vocabulaire du métier. J’effectue quotidiennement un travail de vulgarisation et il est nécessaire, pour cela, de maîtriser son sujet.

J’ai ensuite vraiment mis en application une des valeurs clés de l’animation : être au service du public. Tous mes pro-blèmes s’effacent lorsque le générique commence. Je dois être constant et toujours positif. C’est l’un des conseils que je donne souvent aux jeunes animateurs.

Cette année, j’ai eu l’opportunité de produire l’émission, ce qui m’a permis de professionnaliser encore plus mon approche, en prenant en compte tous les aspects du programme.

Comment la météo se construit-elle au quotidien ? 

C’est, avant tout, un incroyable travail d’équipe. Au total, ce ne sont pas moins de 7 personnes qui y travaillent.

Nous recevons les bulletins bruts de Météo France le matin, ainsi que le soir. La météo est produite pour la télévision, avec une particularité qui est que celle du matin est composée uniquement de pictogrammes  avec une voix “off”. Donc sans animateur.

Nous essayons de personnaliser le programme, tout en ayant beaucoup de respect pour le contenu. Nous n’altérons jamais le bulletin, nous apportons notre style, avant et après. Mais cela a été une véritable révolution qui a su séduire.

Quelle est l’histoire du “Et bonsoir chez vous” ? 

Je voulais absolument donner une identité au programme. J’ai donc cogité. J’ai beaucoup été inspiré par le charisme de Lucien Jeunesse, animateur radio du Jeu des mille francs, avec son “à demain, si vous le voulez bien”.

Je voulais absolument conserver la simplicité, la convivialité et la proximité de la formule. Cela a eu un formidable écho chez les gens.

De tous mes bulletins, je ne l’ai pas dit une unique fois, suite au passage du cyclone Dean sur la Martinique. J’ai pensé qu’il pourrait être mal venu de l’utiliser. On me l’a beaucoup reproché. Les gens ont besoin, au contraire, de repères qui persistent envers et contre tout, pour savoir que la vie continue.