Bénédicte Soret-PenchardBénédicte Soret-Penchard a grandi en voyageant, au gré des déplacements d’un père militaire de carrière. Allemagne, Métropole, Guyane furent ses terrains de jeux. De cette enfance d’une rare richesse, Bénédicte garde le goût de l’épanouissement. Le sien se révèle dans l’univers de la beauté et de l’exigence : la haute couture. Portrait d’une femme opiniâtre.

à 40 ans, Bénédicte Soret-Penchard est une jeune femme pétillante que rien ne semble pouvoir arrêter. L’histoire commence à Basse-Terre, où Bénédicte naît, et s’y poursuit 26 ans après, lorsque Bénédicte rallie la Guadeloupe pour ne plus la quitter.

Flash back, direction la Métropole. Bénédicte est alors étudiante à Talence, elle décroche un BTS tourisme et un DEUG d’anglais. « Une formation qui m’a conquise grâce à des professeurs exceptionnels ! », lance-t-elle. Bénédicte honore ses études en travaillant en agence de voyage. Puis, à la faveur d’une recherche d’emploi, « une incroyable opportunité d’emploi me tombe dessus : un poste de responsable de boutique de prêt-à-porter à Basse-Terre. », s’étonne-t-elle encore. Avec deux vendeuses sous sa responsabilité, Bénédicte propose à sa clientèle le must : les marques Marithé et François Girbaud, Kenzo, Diesel. Et, côté chaussures, Couleur Pourpre.

C’est la mode, son exigence et son esthétique qui la séduisent avant tout. « J’aime la créativité, la beauté des vêtements hauts de gamme. La haute couture, c’est ma-gique ». C’est alors que Bénédicte tente le grand saut. Elle crée sa propre boutique, Showroom B, rue du Docteur Cabre, à Basse-Terre précisément. Le phénomène déclencheur ? Une rencontre, lors d’un salon parisien. Régis Zerbib – qui œuvre dans une société d’accompagnement de la création d’entreprise – devient son mentor. Une histoire de feeling, et de talent.

« Régis Zerbib analyse mon profil, mon inspiration, mon projet. Ce désir d’avoir ma propre boutique, je l’avais depuis de longues années. J’exultais. »

Mme Soret-Penchard se forme dans le sud-est de la France. « Un contrat de partenariat avec l’entreprise de Régis Zerbib nous permet, un an avant la création de Showroom B, de travailler ensemble à tous les niveaux de la création d’entreprise, et d’en assurer la pérennité : marketing, pu-blicité, choix des bons fournisseurs, et merchandising, c’est-à-dire l’art de mettre en valeur les produits. Régis me met en relation avec l’Institut Français de la Mode, m’accompagne à des salons pour négocier les prix. Il me conseille chaque jour depuis deux ans », confirme la jeune femme.

La boutique de Bénédicte est un aboutissement, la concrétisation en 3 dimensions d’un rêve. Ses bonnes fées : Initiative Guadeloupe d’abord. « J’ai présenté un dossier devant une commission constituée de comptables, chefs d’entreprise, avocats, entre autres. J’ai obtenu ainsi une bonne part du financement de ma boutique à taux 0. Je remercie cet organisme qui m’a épaulée et conseillée pendant un an. 50% du financement a été accordé par une banque après examen d’un projet que j’avais, grâce à l’expertise de Régis Zerbib, très bien ficelé. Mon business plan était irréprochable. Il faut réussir à prouver à son banquier le caractère innovant de son projet, son savoir-faire, son expérience… et avoir les reins assez solides pour assumer un apport de 30% du financement global », explique-t-elle. Enveloppe qui comprend location d’un local de 30 m2, stock et expertise comptable. « Plus de la moitié du budget a été consacrée à l’aménagement de la boutique : mobilier, niches, vitrine, décoration », précise Bénédicte. L’autre bonne fée : Pôle Emploi « qui, alors que j’étais demandeuse d’emploi, a avancé 6 mois d’allocations dans le cadre de l’aide financière à la création d’entreprise », précise Bénédicte. « Et je tiens, par dessus tout, à saluer l’extraordinaire soutien de mon mari, et celui, indéfectible, de ma famille.»

Le substrat d’une telle vocation ? « J’aime les très belles choses. J’ai une mère, une grand-mère et une belle-mère très coquettes. J’ai toujours baigné dans l’univers du bon goût. Avoir du goût, ce n’est pas acheter le plus cher, c’est savoir créer une harmonie », confie-t-elle. « Deux amies diplômées des Beaux-Arts m’ont aidée pour la décoration de la boutique. Je la voulais différente de tout ce qui existe à Basse-Terre », rappelle celle qui vient de remporter le prix de la plus belle vitrine du territoire Communes au vent et le prix de la plus belle vitrine de la Guadeloupe, concours de vitrine lancé par la CCI IG.

« Aujourd’hui, je suis une femme heureuse et active. Je rencontre des personnes passionnantes, clients, chefs d’entreprise sur les salons… Mes qualités sont mes défauts : je suis très – trop – exigeante avec moi-même. J’ai le souci du détail : je pense à la chaussure, à l’étole, au vêtement, à leur accord, et au confort dans ma boutique, où fleurit chaque jour un bouquet différent », ajoute Bénédicte, dont les rêves ne cessent de s’amplifier. Le prochain ? « Ouvrir une boutique sur la Grande-Terre ! »