L’arrivée d’Internet a bouleversé le monde des médias, son système économique tel qu’il prévalait depuis les années 1930. Aujourd’hui, l’information circule par d’autres canaux (sites, blogs, réseaux sociaux…), de plus en plus rapidement et le plus souvent gratuitement. Face à un tel contexte, à l’instar des médias nationaux et internationaux, comment s’organiser désormais pour relever et franchir ces nouveaux défis ?

Tous mes remerciements aux établissements Socara, aux champagnes Perrier-Jouet, à toute l’équipe du restaurant Le Carré, à Maël Ferjule et à la créatrice Jessica Jordan.

François Brichant, L’Agence De Com, fondateur et blogueur

Nous sommes aujourd’hui dans une cohabitation entre un modèle « traditionnel » et un modèle « digital ». Dans nos métiers de conseil en communication, nous devons y accompagner nos clients. Nous avons des entreprises qui ont besoin d’être, tout à la fois, présentes dans l’univers des médias traditionnels et d’aller chercher leur public sur le digital. Un public qui y est de plus en plus présent via les smartphones. Toute la difficulté est de pouvoir adapter les messages sur le digital. Les réseaux sociaux sont en effet des médias de niches, des médias conversationnels et de contexte. Cette évolution complexifie notre métier et c’est passionnant.

Audrey Barty, EWAG, Ingénieur coordinatrice de projet

Le challenge pour nous média en presse papier est d’éviter la cannibalisation entre les 2 canaux et de leur construire une qualité intrinsèque. Notre force est d’être présent sur le net par plusieurs biais : magazines en ligne, articles à partager sur les réseaux sociaux, newsletters… et que chaque magazine dispose de sa page facebook. Nos objectifs : être un moteur de l’économie des Antilles-Guyane en faisant passer un message positif sur notre économie, créer une communauté EWAG sur le web et développer les reporta-ges vidéo sur les entreprises.

Jean-Claude Samyde, Martinique 1ère, Grand reporter, service développement numérique

La révolution numérique bouleverse la hiérarchie des talents, les métiers et les méthodes de travail. Nous travaillons en totale synergie afin de concevoir une offre numérique. Ainsi, le prolongement d’une émission radio sur le web suit un process bien défini. Un extrait de l’invité du matin est repris dans les journaux en télévision et est positionné sur le net. Notre objectif au quotidien dans l’encadrement des quatre rédactions (Radio-Télé-Caraïbe et Développement numérique) : harmoniser notre plate-forme numérique. Notre présidente, Mme Ernotte-
Cunci, travaille à la création d’une chaîne publique et numérique de l’information qui devrait démarrer cette année.

Rudy Rabathaly, France-Antilles, rédacteur en chef

Nous avons nécessairement eu un travail de transition tout en conservant notre ligne éditoriale de la proximité, de l’actualité et de l’émotion. Nous avons adopté le numérique depuis un peu moins de 10 ans et sommes le 1er média aux Antilles-Guyane (moyenne mensuelle : 610 000 visites, 2 millions de pages vues). Il s’agit d’accompagner cette évolution avec nos moyens au regard de ce que souhaitent nos internautes potentiels. Cela a bien sûr demandé de faire avec ceux qui étaient motivés par l’outil et une organisation particulière car on ne fait pas du web comme l’on fait du papier : construction d’une écriture spécifique, travail sur la photo, la vidéo … avec des outils différents.

Jean-Philippe Ludon, RCI,Rédacteur en chef web

Aujourd’hui, il faut d’abord se penser non pas comme une radio, mais comme une marque. En l’occurrence, un média qui se pense globalement. C’est la radio, mais ce peut être aussi la télévision, la vidéo, l’image animée, l’utilisation de l’infographie, de l’écrit au sens du papier… et, bien sûr le web. Tout ceci, en gardant à l’esprit : l’importance du visuel et de la data qui donneront une compréhension plus rapide et plus précise de l’information. L’écriture sera également différente. Les choses évoluent vite, très vite. Deux maîtres-mots dans cet univers : créativité et innovation en étant à l’écoute des internautes et en ne se positionnant pas comme les
« sachants».