L’Europe, la CTM et MIC Formation assurent la survie d’une tradition ancestrale en Martinique !

Par Mathieu Rached

Connue pour ses formations spécialisées dans le tertiaire, le social et les métiers de bouche, MIC Formation encadre une session inédite, une formation centrée sur le métier de vannier. Traditionnellement implantée dans le nord de la Martinique, la vannerie fait ainsi l’objet d’une formation spécifique, qualifiante et financée par le Fonds social européen et la Collectivité territoriale de Martinique. Depuis 2013, trois sessions d’initiation ont été organisées, lesquelles ont permis, parmi les quarante inscrits, de recruter quinze stagiaires qui iront jusqu’au bout de la formation. Objectif : permettre une professionnalisation de cette activité toujours pratiquée, mais qui peine à se renouveler.

Basé à Sainte-Marie, l’atelier de formation qui cumule au total autant d’heures qu’un CAP, ouvre la voie à une qualification de niveau cinq. Formation, qualification et aide à l’installation sont les trois enjeux de cette formation. L’idée étant de permettre aux nouveaux vanniers de trouver ou créer leur structure afin d’exercer leur savoir-faire et réaliser leurs productions. Le projet regroupe des stagiaires âgés de trente à cinquante ans. Un groupe déjà familier de cette activité, « qui ne la découvre pas pour la première fois, mais qui a saisi l’opportunité de se perfectionner et de se professionnaliser », observe Arsène Laviolette, directrice de MIC Formation.

Le centre spécialisé dans les PCIE, HACCP, CAP pâtissier, BTS et Licence gestion, environnement ou encore sanitaire et social, a opéré ici une démarche inédite avec la mise en place de cette offre dispensée entre Sainte-Marie et le marché de la vannerie du Morne des Esses. Faisant de cet héritage du peuple qui habitait la zone Caraïbe, avant l’arrivée des Européens, une activité reconnue, institutionnalisée. Au cours de cet apprentissage qui se terminera en juin 2018, les stagiaires de la promotion se sont intéressés et frottés à la récolte de la matière première. Il a été question de savoir repérer les plantes d’intérêt, les récolter, les trier, avant de procéder à l’équarrissage (étape où les tiges sont coupées en quatre donnant des fines lanières) puis à leur coloration, avant d’être enfin prêtes à être habilement tissées. La formation aura aussi été marquée par un voyage à la Dominique et en Guyane où les apprentis vanniers ont pu découvrir et s’essayer aux méthodes de tressage local dans le plus pur respect de la tradition des Amérindiens. La formation aura permis de remettre la vannerie dans son contexte historique, géographique, culturel, tout en en faisant une pratique moderne. La relève est prête !