Up and Space : un FabLab collaboratif à Sainte-Luce 

Coworking, formations numériques, École Sociale du Numérique, workshop, événements…

L’association Up and Space s’est donnée pour mission de rendre accessible l’univers du numérique au plus grand nombre.

Une révolution silencieuse et un quartier général ouvert à Sainte-Luce en avril 2018.

À l’origine d’Up and Space

C’est l’envie « un peu naïve, d’apporter notre pierre à l’édifice d’un monde meilleur » qui nous a réunit autour de ce projet, sourit Peggy Ravin, elle en tant que cheffe de projet bénévole et Laurent Ibernon en tant que président de l’association Up and Space.

Ensemble, ils se sont engagés dans un parcours du combattant colossal pour porter ce projet à la fois ambitieux et nécessaire.

Laurent Ibernon, président de l’association

Lui, cadre du BTP au sein de Comabat, sensibilisé au problème du vieillissement de la population et aux 20 000 départs de martiniquais en cinq ans, souhaite que cet espace de travail collaboratif totalement inédit en Martinique puisse apporter « un début de réponse », et mettre en place des alternatives pour faire de la jeunesse de ce territoire sa richesse.

Peggy Ravin, FabManager

Avant de lancer Up and Space, Peggy Ravin, elle, est passée par une formation de « FabManager » dans un univers dédié au numérique, au sein du FabLab de Toulouse, Artilect.

Développement, programmation, gestion d’entreprise, business plan : elle y a beaucoup appris et son projet a mûri.

Une approche collaborative

Up and Space est conçu comme un espace de cohésion et d’accompagnement qui servira de laboratoire à idées et de laboratoire de création.

Au-delà des espaces alloués, c’est l’énergie du lieu, son « approche collaborative marquée par une culture de la transmission et mise en commun des savoirs et des compétences » qui est sa marque de fabrique.

…et un financement collaboratif

D’abord lauréat de l’appel à projets d’économie sociale et solidaire du Ministère de l’Outre-Mer en 2016, le projet a ensuite été encouragé par la DIECCTE, par la préfecture à travers Josette Augustin, déléguée régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les hommes et les femmes (DRDFE) qui s’investit pour sensibiliser les femmes martiniquaises à oser le numérique et entreprendre.

Fédérateur, le projet repose sur plusieurs financements, 50% sur fonds propres auxquels s’additionne le « love Money », la participation de particuliers séduits par la démarche.

Ensuite, sur le modèle des associations, une cotisation annuelle donne accès au site et à ses machines.

Up and Space : trois lieux pour trois concepts

Au total, Up and Space investit 250 mètres carrés à Sainte-Luce qui seront dédiés à trois espaces qui vont se constituer et s’équiper par étapes.

1. un espace de coworking

L’espace coworking sera le premier du genre dans l’espace Sud.

2. Un FabLab

L’atelier de fabrication numérique de Up&Space, communément appelé « FabLab » (pour « fabrication laboratory »), doté notamment de trois imprimantes 3D et une découpe laser, permettra de faire des choses « pour de vrai », de la programmation et fabrication d’objets connectés jusqu’à l’impression en 3D de pièces techniques.

Les enfants, eux, seront accueillis en atelier ludique d’initiation où ils pourront manier des logiciels open-source, adaptés pour des enfants très jeunes qui s’intéressent à la programmation et au développement.

Ils pourront apprendre à se familiariser avec la programmation avec un but concret, jouer des sons, allumer des lampes, utiliser des moteurs… ou encore construire, programmer et tester des robots au sein de l’atelier Legomindstorm Ev3 Education.

3. Une école sociale du numérique

Enfin, une école sociale du numérique en partenariat avec l’école Simplon Paris, aura pour mission de former aux métiers du numérique les jeunes les plus éloignés de l’emploi actuellement.

Baptisée “La F@brique 21”, l’école assurera un parcours de formation gratuit et sans prérequis à des jeunes de 18 à 25 ans et aux personnes les plus éloignées de l’emploi.

En sept mois, ils seront formés aux bases du développement web, puis bénéficieront d’un accompagnement vers l’emploi.

« On prévoit quatorze apprenants pour cette première année, avec la volonté d’y intégrer des femmes comme d’amener à un contrat de CDD, une création d’entreprise ou une ouverture sur une formation supérieure pour approfondir », détaille Peggy Ravin.

Les critères de sélection ? Une appétence prononcée pour le numérique et une motivation à toute épreuve. Après, tout est possible.