L’action sociale et l’initiative solidaire sont au cœur des préoccupations de ce chef d’entreprise hors normes, mutualiste, humaniste, écrivain et poète. Rencontre avec Alain Mabialah, directeur régional de la Mutuelle de France Unie (MFU) Antilles-Guyane.

Propos recueillis par Daniel Rollé

En 1990, aux côtés d’un groupe de partenaires et amis guadeloupéens, vous avez été l’initiateur-fondateur de la Mutuelle Populaire d’Action Sociale (M.P.A.S.), projet mutualiste social au service de vos publics-cibles de Guadeloupe, Martinique et Guyane. À quelles attentes entendiez-vous répondre ?

Alain Mabialah : Le constat était simple : beaucoup de familles n’avaient pas accès aux soins pour leurs enfants, compte tenu des coûts élevés des cotisations de la plupart des mutuelles. Il s’agissait donc, avant tout, de privilégier des personnes ayant des revenus en-dessous d’un seuil ne leur permettant pas d’acquitter ces cotisations. Notre personnel mutualiste a d’ailleurs été recruté sur des profils d’emplois adaptés à nos publics-cibles. Rappelons qu’outre notre agence fondatrice de Guadeloupe, les agences en Martinique et Guyane ont très vite fait partie de nos objectifs, étant considéré pour notre part comme une unique région d’Outre-Mer.

Quels obstacles avez-vous dû franchir pour parvenir à pérenniser votre offre mutualiste ? Et au profit de quelles valeurs à défendre ?

Le premier obstacle a été de convaincre les services publics de la viabilité de notre projet et de les amener à nous soutenir financièrement. Accompagnée par des aides de l’État, notre offre ciblée a opportunément contribué, il faut y insister, à redonner une certaine fierté aux familles qui sortaient ainsi du système de l’assistanat dans lequel elles se trouvaient en cas d’hospitalisation. C’est, pour nous, une manière vertueuse de leur rendre leur dignité. Nos montants de cotisations, acceptables pour les familles, leur permettent de gérer sereinement leur budget. Il était, de surcroît, important à nos yeux de transmettre à nos populations d’Outre-Mer ces valeurs de solidarité, de mutualisation positive qui nous sont chères.

mfu guyane

En 2016, vous avez choisi de faire fusionner la M.P.A.S. au sein de la MFU. Quels en étaient les avantages pour votre clientèle des Antilles-Guyane ? 

Le choix de la fusion s’est dessiné aux contours du durcissement de la réglementation mutualiste qui visait à faire disparaître les petites mutuelles de proximité dont nous étions partie prenante. En devenant MFU Section Antilles-Guyane, nous avons conservé cette proximité et continué à travailler en tenant compte des spécificités de nos régions. En participant à la création de l’UMG Entis (Union Mutualiste de Groupe), nous avons consolidé notre structure financièrement pour mieux répondre aux exigences de l’autorité de contrôle (ACPR – Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution).

Quels grands objectifs entendez-vous poursuivre dans les années à venir ?

Continuer à concourir à l’accès aux soins pour tous. Notre priorité constante est d’amener les adhérents à devenir des acteurs de leur santé par des actions de prévention et de lutter contre le démantèlement de la Sécurité sociale.

Hormis vos activités de directeur régional de la MFU Antilles-Guyane, votre engagement artistique est foisonnant. Vous êtes à la fois poète, écrivain et parolier. Autant, à vos yeux, de sources d’inspiration pour vos initiatives et actions professionnelles dans la sphère mutualiste ?

D’autres le diront mieux que moi, mais je crois que ma fibre artistique concourt à me faire adopter une posture singulière au sein du paysage mutualiste. Disons que je renouvelle mon énergie au travers de l’écriture, qu’elle soit au service de la poésie ou de la musique. Par ailleurs, le partage de ma passion de l’écriture avec un public jeune, en milieu scolaire, participe à faire émerger chez eux cette notion de curiosité, de partage, de solidarité que l’on retrouve dans le monde mutualiste. 

Mutuelle de France unie 

46 Rue Madame Payée 

97300 Cayenne

0594 35 83 92 

www.mutuelledefranceunie.fr