Préserver l’eau, veiller à sa qualité, réduire et recycler les déchets… Ce sont quelques-unes des missions
de l’Office de l’Eau, un des acteurs incontournables de l’économie bleue. Explications avec Dominique Laban,
directeur de l’Office de l’Eau. 

 Propos recueillis par Willy Gassion 

Une des missions de l’Office de l’Eau est d’assurer l’étude et le suivi des milieux aquatiques et littoraux et de leurs usages …

Dominique Laban : cette mission consiste à procéder à des prélèvements réguliers sur l’ensemble des milieux en vue de vérifier les caractéristiques physico-chimiques de l’eau, mais aussi à évaluer le bon état des masses d’eau au regard de pollutions multiples. On parle souvent de pollutions générées par l’utilisation de produits phytosanitaires, mais l’activité économique en général diffuse de nombreux rejets qui impactent les milieux naturels. S’ajoutent à cela les habitudes de consommation qui elles aussi ne sont pas neutres sur ces milieux. Nous alimentons donc une base de données qui restitue les informations que nous collectons et tentons de promouvoir des mesures de correction destinées à réduire les effets de ces pollutions. 

Quel rôle jouez-vous dans l’économie bleue ?

L’Office de l’Eau joue un rôle essentiel dans l’économie bleue parce que nous tentons de réduire considérablement la production de déchets ou du moins, lorsqu’il y en a, de les recycler en vue d’en assurer leur correcte réutilisation. Une direction s’affirme en ce sens par les appels à projets que nous avons lancés pour la récupération des boues des stations d’épuration qui pourraient être utilisées comme produits naturels destinés à améliorer les rendements des productions agricoles en substitution des produits phytosanitaires. La nature ne produit pas de déchets, en revanche tout ce qu’elle produit peut être réutilisé, c’est le modèle idéal vers lequel nous devons tendre. Il s’agit d’une vraie révolution dans les processus de production, mais aussi de nos comportements. Presque toutes les nations s’entendent sur cet objectif avec la taxe carbone, la dématérialisation de nombreuses procédures, le recours à l’usage de produits biodégradables dans les emballages par exemple. Nous agissons sur les milieux aquatiques et faisons de notre mieux pour corriger les mauvaises pratiques. 

Comment améliorer la qualité de l’eau en Guadeloupe quand on sait que les consommateurs sont de plus en plus méfiants vis-à-vis d’elle ?

Pour améliorer la qualité de l’eau, il faut agir sur la préservation des milieux en les contrôlant en amont, ce que nous faisons. Il faut aussi que la chaine du petit cycle de l’eau :
du prélèvement dans les milieux naturels à l’eau qui coule dans les robinets, soit sécurisée. 

Dans la chaine alimentaire, l’eau est l’élément le plus contrôlé parce qu’elle est particulièrement sensible et fragile. Il faut donc que les exploitants assurent son stockage dans des conditions sécurisées, mais aussi son traitement dans des conditions conformes aux normes prescrites par les règles sanitaires et que son acheminement à l’usager préserve cette qualité. L’Agence régionale de santé a en charge le suivi de la potabilité de l’eau. 

Améliorer la qualité consiste à agir sur l’ensemble des opérations du petit cycle de l’eau et c’est la direction que prennent les institutions majeures de Guadeloupe dans le cadre du plan Eau Dom notamment. L’Office de l’Eau y a toute sa place et ne manque pas de s’engager de façon équitable dans cette démarche pour le mieux-être de tous. 

Office de l’Eau Guadeloupe 

observatoireeauguadeloupe.com