Le concept de l’économie bleue recouvre une nouvelle vision de l’exploitation économique des richesses maritimes et prône une utilisation rationnelle et durable des ressources naturelles.

Par Cécile Bonnet Faget 

L’économie bleue englobe l’ensemble des activités liées aux océans, mers et côtes, y compris les activités de soutien directes et indirectes nécessaires à son fonctionnement. Elle recouvre des secteurs aussi diversifiés que la pêche et l’aquaculture, le tourisme, les activités portuaires, le transport maritime, la biotechnologie ou l’énergie marine. Mais la singularité de l’économie bleue, c’est qu’elle repose sur une vision nouvelle de l’économie qui prend en compte le potentiel de développement durable des ressources naturelles, et en l’occurrence des espaces maritimes. 

Chlordécone, glyphosate, plastique…, les exemples de l’impact négatif des activités humaines sur l’environnement ne manquent pas en Guadeloupe et ces pollutions représentent un risque évident pour l’économie bleue. Pour autant, il est tout à fait possible de conjuguer économie et écologie. C’est le défi que s’est lancé la collectivité régionale en s’engageant résolument dans une politique de développement durable.

La préservation des récifs, des mangroves et des herbiers, indispensables à la reproduction des espèces est bien évidemment une préoccupation pour la Région qui a engagé des actions avec la Direction régionale des affaires maritimes pour protéger les écosystèmes marins. Des recherches sont actuellement menées avec l’aquarium sur le blanchiment des coraux dans les Petit et Grand Cul-de-Sac Marins.

Parallèlement, la collectivité régionale contribue à développer l’économie bleue au travers de grands projets structurants pour l’avenir de l’archipel. Un pôle de formation maritime au sein de Guadeloupe Formation et un lycée de la mer sont prévus pour développer des compétences au niveau local pour toutes les filières de l’économie bleue.

Pour soutenir le tourisme, la collectivité régionale accompagne les communes dans leur programmation culturelle avec par exemple l’organisation de la Route du Rhum, la rénovation de l’aquarium de Guadeloupe ou l’aménagement de sentiers sous-marins. Elle a également lancé un vaste projet d’aménagement des plages, le Projet Océan, qui consiste à les rendre plus attrayantes grâce à des aménagements paysagers et des équipements touristiques (sanitaires, carbets, poubelles, pistes cyclables, parkings, restauration, etc.). De l’assainissement des plages, au traitement des déchets, en passant par l’éclairage public, l’ensemble du projet se veut exemplaire et sera traité de manière durable et écologique. Les premiers travaux débuteront mi 2019 à Bouillante sur la plage de Malendure.

Dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture, la collectivité régionale a mis en place des contrats d’objectifs avec le comité régional des pêches, le syndicat des producteurs aquacoles et le cluster maritime pour faciliter le développement économique, mais également pour préserver les ressources avec la signature d’une charte de respect de tailles minimales des prises pour les poissons, oursins et mollusques qui va donner lieu à un arrêté préfectoral. Pour aider la filière, la Région a négocié un plan de compensation des surcoûts auprès du fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche afin d’adapter la réglementation européenne à la réalité guadeloupéenne. Enfin, elle a créé des unités de transformation et de marchés aux poissons et a versé un million d’euros au comité régional des pêches pour aider les marins pêcheurs sinistrés après le passage du cyclone Maria.

La Région, partenaire de la fondation « Race for Water », s’est également engagée dans une politique de transport durable au travers du projet « Bus de Mer » : la première liaison maritime doit être mise en service avant la fin de l’année dans l’agglomération pointoise.