Ils sont chefs d’entreprise et à côté de leur activité, ils dénichent, accompagnent et challengent les forces vives du territoire. Les membres du Réseau Entreprendre Martinique sont au contact direct des Martiniquaises et Martiniquais engagés dans une création d’entreprise, une reprise d’activité ou le développement de leur structure. Rencontre, chaque mois avec ces chefs d’entreprise qui font le choix de la transmission et le pari de la création de richesse et d’emploi.

Propos recueillis par Mathieu Rached

Il y a vingt ans, Karl Morin est parti travailler à Mayotte, puis à la Réunion avant d’arriver en Martinique en 2010 pour devenir le directeur de la SOGEA Martinique qui compte une centaine d’employés.  

Pourquoi vous êtes-vous engagé dans Réseau Entreprendre ? 

Karl Morin : Jean-Jacques Brichant ancien président de Réseau Entreprendre m’a entrainé avec lui dans cette aventure… Il est tellement aimable et engagé qu’on a du mal à lui dire non (sourire). Depuis 2015, j’ai accompagné trois lauréats. 

Quels sont leurs profils ? 

Les premiers étaient trois jeunes, brillants en marketing, qui ont conçu le service de location de voiture entre particuliers, Carfully. Parmi les deux lauréats que j’accompagne actuellement, l’une crée son service de restauration à emporter à Fort-de-France, PEGAST. Elle a décidé de totalement changer de métier pour créer son entreprise après une expérience dans l’Hexagone. Le second, Alban Carel a créé le Work Shop Custom pour exercer un métier en lien avec sa passion pour les Harley Davidson. C’est à chaque fois une expérience d’échange très riche.

Vous vous adaptez facilement à ces projets variés ? 

Tout à fait. L’objectif est de les amener à prendre du recul dans leur projet, à se poser les bonnes questions et à ajuster si besoin leur business model etc. C’est un engagement qui me plaît. 

Que faudrait-il pour que la Martinique accueille davantage d’entrepreneurs ? 

Ça se joue à pas grand chose. On pourrait imaginer la création de zone d’ateliers relais avec des espaces communs et des services partagés, ou souhaiter que soit davantage utilisée la richesse locale autour du rhum, du tourisme, de la biodiversité… Mais le dynamisme des acteurs économiques compte aussi. On s’aperçoit que ce sont l’écoute, l’esprit de solidarité, et le fait de donner du sens à la valeur du travail qui font la qualité de notre réseau. La base d’un accompagnement qui fait sens.