Membre de la Fédération internationale de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Environnement, COBATY Martinique veut apporter aux institutions la synergie de ses expériences et de ses compétences, en intégrant l’aspect humain, social, culturel, économique et technique. Échange avec Didier Déris, son président.

Propos recueillis par Mathieu Rached 

Quel est le rôle de COBATY ? 

Le COBATY est une association de bénévoles (chefs d’entreprise du BTP, ingénieurs, architectes, géomètres, avocats…) avec plus de 5000 membres en France et à l’étranger. Notre rôle est celui de l’amélioration de la construction, autrement dit nous nous intéressons à l’environnement normatif, à la façon de construire, au traitement des déchets, aux risques majeurs, à l’économie circulaire, à l’indivision etc. 

Tout le monde peut vous solliciter ? 

Le COBATY n’est pas destiné à répondre aux sollicitations de particuliers mais à celle des organisations, des Collectivités locales et de l’État…

Quelles sont les réglementations récentes ou celles à venir concernant la construction ? 

La problématique des normes est un point très important. On constate au quotidien l’inadéquation des normes européennes à notre réalité caribéenne. C’est pourquoi l’un de nos projets est la réalisation d’une norme tropicale qui pourrait s’appliquer aux Antilles et partout où la problématique des risques majeurs existe. Cela passe par une réflexion sur notre habitat et sur ce qu’il devrait être, en tenant compte non seulement des risques majeurs mais aussi du confort (thermique et acoustique), de la transition énergétique, de notre économie, de la maintenance et du bon retraitement des déchets. 

Chaque année, des séminaires réunissent les architectes des différentes îles des Caraïbes, quel est le niveau de coopération régionale en matière de construction ?

La coopération régionale dans le domaine de la construction est malheureusement très faible. Nous avons beaucoup de choses à apprendre de nos voisins caribéens, comme nous pouvons leur apporter des connaissances dans des domaines où nous sommes plus avancés. La coopération est d’abord un enrichissement mutuel.  

Avec des répercussions possibles en Martinique ? 

Fixer des normes communes permettrait à toutes les entreprises caribéennes de pouvoir intervenir n’importe où dans la Caraïbe. A ce jour, dans bien des domaines, les titulaires des marchés sont européens ou américains, et nos entreprises peuvent être plus que compétitives… La coopération est l’une des solutions pour nos entreprises. De plus, elle nous permettra de développer des activités manquantes dans la Caraïbe. (formation, conseil, maintenance, résilience).