Entretien avec Rolande CHALCO-LEFAY, 9ème vice-présidente de la CTG déléguée à la culture, au patrimoine et aux identités.

Depuis sa création, la Collectivité Territoriale de Guyane accompagne la structuration des filières culturelles. Elle est particulièrement impliquée auprès des porteurs de projets du secteur cinématographique et audiovisuel, qu’elle soutient par le versement d’aides financières directes ou indirectes, contribuant ainsi à la création artistique, à la diffusion et à la promotion des réalisations. 

Quelles raisons ont motivé ce positionnement de la CTG vis-à-vis de cette filière ?

Cette politique était déjà mise en œuvre du temps de la Région Guyane. La montée en puissance des activités dans ce domaine a conforté notre choix. En effet, le cinéma et l’audiovisuel sont des secteurs porteurs de richesses, créateurs d’emplois et en tant que vecteurs de l’expression artistique locale, ils contribuent également au renforcement de la cohésion sociale.

La filière a rapporté en local, plus de 31,6 millions d’euros de retombées économiques sur les 10 dernières années, grâce au tournage sur le territoire, de longs métrages et de séries télévisuelles. Pour exemple, avec la saison 2 de la série « Guyane », ce sont plus de 6,6 millions d’euros qui ont été dépensés.

Ces activités sont génératrices d’une économie conséquente permettant à l’intervention territoriale d’être un booster d’activités. Ainsi, pour 1€ investi par la CTG dans une production, les retombées économiques directes de ce secteur sont évaluées à 8€.

Quels sont les dispositifs d’accompagnement déployés par la CTG ?

Nous avons privilégié une approche globale mobilisant d’autres champs de compétences de la CTG, pour accompagner ce secteur artistique. Parmi les dispositions prévues, il faut notamment relever le Fonds de soutien à la création cinématographique et audiovisuelle qui a été mis en place pour stimuler la production locale, favoriser l’émergence des talents et accompagner les professionnels de l’image dans les différentes étapes de création de leurs œuvres. Nous l’avons particulièrement renforcé, passant à un budget de 535 000€ en 2017, contre 150 000€ en 2010. 

Pour consolider la durabilité de la dynamique de ce secteur, la CTG soutient la professionnalisation des acteurs culturels. Elle finance le matériel nécessaire aux filières du secondaire pour l’enseignement aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel. De plus, elle accompagne la promotion et la diffusion des œuvres en étant le partenaire d’opérations comme le
« Prix de Court », la « Toile des palmistes », « America Molam ». 

Quels sont les projets à venir ? 

Nous étudions la faisabilité de la création d’une Maison du cinéma, en cofinancement avec l’État. Ainsi, nous pourrons envisager le soutien des projets cinématographiques et audiovisuels, dès leurs phases d’écriture.

De plus, la Guyane bénéficiant d’une situation politique stable avec une couverture sanitaire supérieure à ceux des autres pays environnants, la CTG mise sur une stratégie visant à moyen terme, le positionnement du territoire en tant que « Terre de tournage en Amazonie ».

Enfin, nous souhaitons également consolider les activités de diffusion en continuant de soutenir l’organisation de festivals, en décloisonnant les « Rendez-vous du Cinéma » de l’Encre et en proposant d’autres opérations itinérantes.

Ce sera le cas notamment des « Nuits Guyane » de la CTG en partenariat avec l’EPCC les trois Fleuves, qui auront lieu les 30 et 31 janvier prochains, afin de favoriser l’appropriation de l’œuvre « Guyane » par le public local. Prévus à l’Encre en accès libre et gratuit, 8 épisodes de la 2nde saison seront projetés et un moment d’échanges interviendra avec les ressources de la série (techniciens, acteurs…). La visite des lieux de tournages est également programmée.