En poursuivant intelligemment son évolution, l’entreprise familiale réintroduit des produits fermiers d’excellence, made in Martinique. 

C’est une histoire familiale. Ou comment une exploitation qui existe depuis 1957 s’est améliorée, perfectionnée et renouvelée à mesure que les enfants sont entrés dans le jeu. Cela s’est fait naturellement, retracent Line et son frère Georges, « chacun notre tour, nous avons apporté quelque chose de nouveau. En 1989, Georges intègre l’exploitation en développant le volet laitier : son choix se porte à ce moment sur la race Prim’hostein. En 2008, j’ai rejoint à mon tour l’exploitation, et le lait que nous produisions était vendu aux industriels via une coopérative laitière. J’ai voulu repenser notre modèle, se souvient Line, « pourquoi ne pas vendre nous mêmes aux particuliers ? » En janvier  2014, l’autorisation leur est accordée par les services de la DAAF (Direction de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la forêt) de Martinique, de mettre en vente du lait cru et des produits dérivés. LILILAIT était né. 

L’excellence des produits fermiers 

Et ça marche, le lait LILILAIT séduit les palais et prend sa place comme produit d’excellence, « le lait de Martinique » énonce avec fierté Line Lupon. L’appellation n’est pas galvaudée, ici, les vaches sont traitées avec le plus grand soin. Elles sont élevées en plein air, nourries avec le fourrage du domaine, la traite, l’embouteillage, la dégustation et la vente ont lieu sur le site. Un modèle d’économie locale où l’on ne tolère pas les « à peu près »,
sourit Line Lupon. Une méthode familiale à laquelle souscrit son neveu, Jacques-Olivier qui, fort d’un BTS Productions végétales, en charge depuis l’an dernier de l’entretien des parcelles de fourrage ou encore de la communication sur les réseaux sociaux.

Question de goût

En vue des projets de transformation du lait en produits élaborés, le cheptel a été recomposé. Les Prim’holstein ont laissé la place aux Brunes des Alpes et à la Montbéliarde, « dont le lait présente une typicité fromagère »,
décrit Line. Aujourd’hui sur les 130 000 litres de lait annuels, 40 % sont destinés à la vente en bouteille en verre et pour nourrir les veaux. Les 60 % restants sont destinés à la production des nouveaux produits LILILAIT. Même philosophie, 23 produits fermiers avec du goût : du fromage frais, des yaourts, du lait demi-écrémé, de la crème fraîche, du beurre, des glaces et bientôt un fromage affiné. 

Trajectoire familiale 

L’exploitation, les bêtes, le lait et maintenant une gamme complète de produits d’excellence accessibles à tous…, le Domaine de Frégate inscrit son développement dans une logique à la fois économique, environnementale et de territoire. « Le développement endogène est sur toutes les lèvres en Martinique, nous le mettons en œuvre à notre échelle », commente Line Lupon. Une démarche et un cap que la famille cultive depuis toujours. « « Maîtriser ce que l’on fait et le faire bien », telle était l’essence de l’éducation que nous avons reçue », explique Line Lupon. Aussi lorsque à l’âge adulte, son frère et elle ont eu le choix de leur avenir, c’est en connaissance de cause qu’ils ont mis leur savoir faire et leur « savoir travailler » au service du patrimoine familiale. Jusqu’à cette marque, ces produits du terroir martiniquais et cette signature gustative accessible à tous.

Revisiter les classiques 

Au catalogue de Lillilait, il faudra ajouter deux produits anciens revisités. Le matété dont les seniors ont le souvenir bien ancré dans leur palais, à base de lait avec des épices, de la farine de manioc, de la cannelle, du sucre ou du miel, et qui « plaît toujours aujourd’hui même lorsque l’appétit devient délicat », souligne Line Lupon. Le lélé est lui aussi un produit traditionnel, une recette à base de lait mélangé à des épices (cannelle, gingembre, curcuma, vanille,muscade…) et du rhum. Deux anciens produits revisités qui, déjà, n’ont pas laissé indifférents les consommateurs qui se sont pressés au stand LILILAIT lors du salon Matnik Agri en juin 2018. Avis aux amateurs.