Jérôme Niberon est avocat associé au sein de la SCP Morton & Associés, spécialisé depuis plus de vingt ans en Droit du travail et de la Sécurité sociale. 

Propos recueillis par Willy Gassion 

Vous êtes, au sein de Morton & Associés, l’avocat spécialisé dans le Droit du travail…  

Jérôme Niberon : J’ai 49 ans, je suis né en Guadeloupe et je suis avocat depuis l’âge de 27 ans. J’ai intégré la SCP Morton en 1998 en étant titulaire d’un diplôme de 3ème cycle en Droit et Pratiques des Relations de Travail et de la Sécurité sociale. J’ai fait mes études en Guadeloupe et à Montpellier. Après cinq ans de collaboration, j’ai été associé avec la création d’un département de Droit du travail et de sécurité sociale.

Pourquoi avoir choisi le Droit du travail ? 

C’est une matière que j’ai fréquentée très tôt, mon père était conseiller prud’hommal et ma mère cheffe d’entreprise, on parlait beaucoup Droit du travail à la maison. J’aime les relations où l’Homme est au centre, le droit du travail est un droit vivant qui s’adresse à l’Humain. C’est du travail que naissent les libertés. Celles d’entreprendre comme celles d’avoir accès à la santé, à un logement. C’est un droit qui touche au vivant, on ne peut être libre que si on travaille, travailler sur ce Droit participe au développement d’une société. 

Qu’est-ce que le Droit du travail ? 

Défendre les intérêts des entreprises, des salariés et des employeurs. Faire comprendre que chacun a des droits, des obligations, réussir à trouver l’équilibre entre les exigences et les obligations, c’est une matière transversale avec différentes juridictions : le Tribunal de grande instance, le Tribunal correctionnel, le Conseil des prud’hommes. La relation de travail n’est pas une relation de domination, mais une relation entre deux parties : une qui met sa force de travail au service d’une entreprise, et une entreprise qui met sa création et sa richesse au service de salariés. Les deux doivent évoluer dans le même sens pour durer, comme dans la majorité des entreprises en Guadeloupe. Si effectivement la relation de travail est basée sur un rapport de subordination, c’est de ce rapport que naissent les droits et les obligations des uns et des autres. La relation fait naître aussi des rapports affectifs, le droit est nécessaire pour recentrer cette relation. 

A-t-on, selon vous, plus besoin du Droit du travail en Guadeloupe qu’ailleurs ?

En Guadeloupe on ne peut pas occulter le poids de l’Histoire dans la relation de travail. Mais on ne peut pas perdre de vue l’évolution de la société et du monde. Pour faire du Droit du travail en Guadeloupe, il faut connaitre et aimer la société guadeloupéenne, ses clés, ses rouages, ses gens, sa musique. Il faut savoir notamment que le créole a une importance fondamentale dans les rapports sociaux, c’est en créole qu’on négocie. Ecouter, connaître, comprendre, et conseiller sont essentiels. Si on ne connait pas et si on n’aime pas, il est difficile de défendre et de conseiller. Le Droit du travail est un régulateur de la société, un outil d’équilibre dans les rapports humains au travail. 

Morton & Associés

Jérôme Niberon 

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