Les femmes et les hommes de l’association mettent toutes leurs compétences au service de la réussite des jeunes de 16 à 25 ans. 

Vous avez été nommée en juin 2018, quelle est votre feuille de route ?

Gladys Jacquens, directrice de la Mission Locale Espace Sud : En acceptant nos nominations, le directeur adjoint et moi-même avons accepté de remplir plusieurs missions : revoir la stratégie de l’association, redonner l’envie aux jeunes de s’approprier ce formidable outil, développer les volets culture, santé, social, emploi et surtout recréer une synergie au sein de la Mission Locale en favorisant l’épanouissement et la mise en avant des compétences de chacun des salariés.

Et en l’espace de huit mois, beaucoup de choses ont déjà été entreprises: l’identité visuelle a été revue, s’est tenu un gala récompensant les jeunes les plus méritants, un nouveau site Internet est en préparation…

(Sourire) absolument, nous voulions tout de suite montrer que nous ne restions pas figés. Notre objectif est simple : être connus de tous les jeunes de 16 à 25 ans qui peuvent avoir besoin de nous, pour un problème d’emploi, d’ordre social ou familial. On ne le répètera jamais assez, la Mission Locale c’est chez eux !

Avec près de 7000 jeunes inscrits qui vous sollicitent régulièrement, quel regard portez-vous sur la jeunesse du territoire et sur le rôle de la Mission Locale ? 

Je crois foncièrement en la lumière qui se dégage de notre jeunesse. Les ateliers de travail d’estime de soi, de connaissance de soi peuvent agir comme des révélateurs de leur être, de leurs compétences et de leur avenir. Ils sont au moment du passage à l’âge adulte, on les accompagne vers l’autonomie.

Vous avez un impact très concret sur chacun d’entre eux 

Notre mission touche des jeunes à partir de 16 ans et jusqu’à leur 25 ème anniversaire. Au cours de cette période plutôt longue, nous en verrons certains une fois d’autres plusieurs, pour des thématiques et des problèmes très différents. Notre travail de terrain fait de nous des experts jeunesse accomplis, capables de répondre aux problématiques concrètes, comme d’émettre des préconisations aux collectivités. 

Les changements ont aussi lieu au sein de l’association, les réunions trimestrielles que vous avez instaurées semblent porter leurs fruits ? 

Nous sommes sur la bonne voie et les réunions auxquelles vous faites référence y sont en partie pour quelque chose. L’équation est simple : nous avons la chance d’avoir beaucoup de compétences en notre sein, avec une équipe solide et efficace, investie pour les jeunes du territoire. Pour chacun et chacune d’entre nous, c’est au-delà d’un travail ! Et pour bien le faire, se sentir bien dans son métier et son poste… J’ai voulu créer des temps de partage sur les pratiques et les dispositifs, et des temps d’échange pour les salariés. Ça participe d’une dynamique positive dans l’approche managériale. 

Défi Art Solidaire 

Au cours de l’année, des jeunes ayant un talent dans les arts graphiques seront formés par des artistes. L’idée est qu’ils puissent créer une coopérative dont l’un des premiers chantiers sera par exemple d’embellir les communes du Sud. Le programme Défi Art Solidaire ferait ainsi d’une pierre deux coups, en valorisant les compétences des jeunes et en créant une activité qui stimule l’attractivité touristique du Sud.

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CONSEILLERS

Le succès de la Mission Locale Espace Sud est porté par quarante salariés, en prise directe avec les jeunes. Chacun met ses compétences, son écoute et ses paroles au service des filles et des garçons qui poussent la porte de l’association présente dans les douze communes du sud. Rencontre avec quatre jeunes femmes de la Mission Locale Espace Sud.

Murielle Sainte-Rose, chargée des relations entreprises 

Je suis au contact direct sur le terrain. Chaque semaine, je rencontre cinq à six chefs d’entreprise sur l’ensemble du territoire, afin de connaître leurs besoins, leur proposer des profils intéressants de candidats et assister même aux entretiens d’embauche des jeunes de la mission locale. Ces rendez-vous sont aussi rythmés par le suivi avec les employeurs pour garantir la relation de qualité et de confiance qui permet aux jeunes de trouver leur première expérience professionnelle.

Solenne Guitteaud, chargée de mission Garantie Jeunes

« Les jeunes qui intègrent le dispositif Garantie Jeunes sont dans une situation de vulnérabilité financière, sociale ou familiale. On met tout en œuvre de manière intensive, pour leur faire décrocher stage et formations et cumuler 560 heures de travail. Grâce à notre accompagnement, aux ateliers du premier mois (connaissance de soi, élaboration du projet professionnel, comportement) et à l’allocation de 484€ de ce dispositif national, le programme leur donne une impulsion décisive pour qu’ils acquièrent une autonomie et qu’ensuite ils accèdent plus facilement à l’emploi. »

Dominique Gelanor, conseillère en insertion, chargée de coordination de projets et référente mobilité

« S’ils ont tous des profils et des niveaux d’autonomie différents, les jeunes sont toujours placés au centre. A lui de se « servir »
de nous et de nos ressources pour bénéficier du meilleur accompagnement, des conseils, des solutions qui pourront être mises en place. C’est notre façon de nous impliquer pour eux qui fait la différence, ils le sentent et c’est la base de la confiance entre eux et nous et ce qui leur permet de conduire leur projet à se réaliser. On ne fait pas à leur place, on leur donne l’occasion de faire. »

Merry Dorwling-Carter, chargée de communication  

« Nous avons organisé le premier gala des jeunes en décembre qui mettait à l’honneur et récompensait les jeunes les plus méritants. Outre une seconde édition en fin d’année et des jobdating, nous allons renforcer notre communication sur les réseaux sociaux Instagram et Facebook et repenser notre site Internet afin d’être au plus près des usages des 16/25 ans pour qu’ils se tournent vers nous le temps voulu. » 

TEMOINS

Dispositif Garanties Jeunes 

Le Dispositif Garanties Jeunes est un programme intensif qui vise en l’espace de douze mois à permettre aux jeunes de suivre des stages ou des formations, puis rapidement décrocher un emploi. Rencontre avec deux jeunes qui bénéficient de ce dispositif.

Kenny Lenerand, 21 ans

En mars 2018, à l’issue d’un mois de stage dans un salon de coiffure, il a signé un CDD d’un an.

Pourquoi avoir poussé la porte de la Mission Locale Espace Sud ? 

J’ai eu mon bac gestion, mais je ne trouvais pas de travail, j’avais entendu parler de la Mission Locale et de leur accompagnement pour trouver un emploi ou des stages en immersion. 

Tu as finalement été sélectionné pour intégrer le dispositif Garantie Jeunes, qu’est ce que ça t’a apporté ?  

Ça m’a aidé à trouver ce que je voulais faire. Je coupais les cheveux depuis quatre ans pour mes amis, ma famille, mais je ne pensais pas que je pouvais en faire mon métier… Je ne me lançais pas pour plein de petites raisons et comme j’hésitais, mes parents aussi doutaient. Le stage de quatre semaines au sein de la Mission Locale a tout à coup rendu les choses possibles ! J’ai trouvé un stage, ça s’est bien passé et mon patron m’a aussitôt embauché. Pour moi tout a été très rapide, c’est presque trop beau pour être vrai ! (sourire) 

La suite ? 

Mon CDD devrait être renouvelé. Et d’ici quelques années, je suivrai une formation BP au CFA pour pouvoir un jour ouvrir mon salon. 

Luna Lasource, 18 ans

Elle a intégré le dispositif en septembre 2018. Luna est à la recherche d’expériences de stage en lien avec les animaux, le sport ou la mode.

Qu’est ce que ça a changé pour toi d’intégrer le dispositif ? 

J’ai beaucoup appris sur moi au cours des quatre premières semaines de stage intensif à la Mission Locale. J’ai appris à avoir confiance en moi, à connaître mes défauts, mes qualités, et à ne pas abandonner.

Ça t’a aidée dans ton projet ?

Ça permet de ne plus douter, oui. Les conseillères sont là pour mettre les choses en place, nous aider dans nos démarches et nous permettre de poursuivre nos rêves. On doit réaliser 80 jours de formation ou de stage, comme j’ai un bac pro Métiers de la Mode-Vêtements et que j’ai aussi été championne de France de gymnastique rythmique, j’aimerais avoir des expériences de stage dans ces deux domaines, mode et sport. J’ai aussi posé des candidatures au zoo et dans une clinique vétérinaire… mon rêve serait de travailler comme soigneur animalier.

Propos recueillis par Mathieu Rached