La chambre de commerce met en place un dispositif d’accompagnement spécifique sur le marché haïtien. 

Par Mathieu Rached

Il y a quelques semaines, dans le cadre du « Petit Déjeuner Pays »  de la CCI consacré à Haïti, une trentaine de chefs d’entreprise s’étaient inscrits pour un entretien individuel.

Dirigeants de centre de formation, d’entreprise de construction, spécialiste du matériel médical… ils sont venus écouter et rencontrer Béatrice Ilias avant de lui exposer leurs idées et leurs projets, jauger leur possibilité de réussite à pénétrer le marché d’Haïti.

  

Les connaissances clés de Béatrice Ilias

Consultante, ancienne présidente de l’association des industries d’Haïti, basée depuis 23 ans dans ce territoire singulier, Béatrice Ilias est aujourd’hui chargée de mission dans le cadre de l’accord signé entre la CCI Martinique et la Chambre Franco Haïtienne de Commerce et D’Industrie (CFHCI).

Sous la supervision du service international de la CCI, elle a pour rôle principal de permettre aux investisseurs potentiels de mieux comprendre le pays, les aider à trouver des opportunités et les accompagner dans leurs démarches. 

Haïti, un marché à fort potentiel

Sur le terrain, il y a de réelles opportunités d’affaire.

Avec le concours des institutions internationales, une vaste stratégie de développement a été déployée afin de faire d’Haïti un pays émergent d’ici 2030 (développement de zones touristiques, construction de logements etc.).

Ce qui se traduit par une multiplication de projets privés autour de 4 grands secteurs porteurs :

  • agriculture
  • énergies renouvelables
  • logement et construction
  • tourisme

En 2017, 375 millions d’investissements étrangers ont été réalisés.

Un pays complexe

Tout reste à faire.

« Aujourd’hui, des appels d’offres français ne sont mêmes pas pourvus par des entreprises françaises… » cite en exemple Béatrice Ilias.

« Nous avons identifié 4 entreprises martiniquaises qui ont investi sur le marché haïtien », estime pour sa part Mme Catayée, responsable du service international de la CCI.

Plusieurs dizaines d’autres partagent cette envie mais « il leur manque un appui technique et une bonne connaissance des acteurs pour pouvoir répondre aux appels d’offres, avoir les bonnes informations, sélectionner les contacts et partenaires, concevoir l’ingénierie financière des projets… »
poursuit-elle.

Autant d’écueils qui ont motivé la mise en place de ce dispositif pendant 12 mois. 

  

Cap sur Haïti 

Le service international de la CCI Martinique est donc la porte d’entrée obligatoire de toute entreprise souhaitant être accompagnée dans le cadre de cette convention.

Concrètement, les entreprises intéressées pourront construire et concrétiser leur projet en s’appuyant sur :

  • des « Panoramas sectoriels » qui analysent le potentiel de développement pour les entreprises martiniquaises dans divers secteurs
  • une « lettre de veille » qui réunira les appels à manifestation d’intérêt ou appels d’offres publiés avec les dates limites de dépôt, le contenu et la mise en exergue des expertises exigées
  • une assistance au développement d’une stratégie sur le marché local (représentation, implantation, partenariats, etc.)
  • la réalisation de Test sur Offre (TSO) pour évaluer rapidement la viabilité d’un produit ou service sur le marché
  • l’organisation de missions de prospection
  • la participation à un événement (évaluation budgétaire, organisation logistique, rendez-vous B to B, communication, etc.)

Un ensemble de services pour permettre aux entreprises martiniquaises de se saisir des opportunités de ce marché haïtien complexe par nature et favorable par son dynamisme.