Un single qui cartonne aussi bien aux Etats-Unis qu’au Canada et sur les radios européennes, « Anviw an vi an mwen » de Priesleerie propose un zouk pur jus, aussi festif qu’addictif.

-Texte Nelly Bouveret Photo Joel SXM-

Une famille de musiciens

Guadeloupéen, Priesleerie a choisi Saint-Martin pour y développer ses talents.

On le connait comme compositeur, batteur et percussionniste. C’est peu dire qu’il a crée la surprise en sortant Anviw an vi an mwen dans lequel il s’affirme, pour la première fois, comme chanteur.

Chacun des quatre titres du single a son histoire car il aime parler d’amour. On a une petite préférence pour Anviw an vi an mwen qui a donné son titre à l’album.

Priesleerie ne se considère pas comme un artiste engagé, ses chansons parlent de la vie, de la société, de l’homme, des rapports humains et du quotidien.

« Je suis musicien depuis ma plus tendre enfance. Bébé, déjà, j’aimais le rythme. Alors naturellement, j’ai commencé très tôt la batterie. »

Il a longtemps ignoré qu’il était issu d’une lignée de musiciens, son grand-père était violoniste, son père jouait de la guitare et avait eu, dans sa jeunesse, un certain succès. Personne ne lui en a parlé.

« À la maison, il n’y avait pas d’instrument, on ne parlait pas de musique.  Mon père avait arrêté la musique depuis plus de vingt ans. C’est comme si ça lui était sorti de l’esprit. »

En 2002, Priesleerie crée le groupe Nxt-Lvl’, dont il est le batteur. L’orchestre de world music s’est produit au festival Regatta de Saint-Martin, mais on l’a vu aussi à Saint-Barthélemy et en Guadeloupe.

Anviw an vi an mwen - Priesleerie

Anviw an vi an mwen, la génèse

L’histoire de Anviw an vi an mwen s’est construite sur un contretemps. Priesleerie était en studio et attendait Oswald, le chateur du groupe, pour l’enregistrement d’un titre.

Oswald n’arrivait pas. « J’attendais, j’attendais, le micro était branché, l’heure passait et pour faire passer le temps, j’ai commencé à écrire le couplet d’un nouveau morceau, puis un autre, puis le refrain et dans la foulée, je l’ai enregistré. J’ai fait ça pour m’amuser, je ne savais pas que je pouvais chanter. »

Le lendemain, à l’écoute de l’enregistrement, les réactions de ses amis sont encourageantes. Ils sont séduits par sa voix et le poussent à continuer. Il écrit et enregistre quatre titres. Bingo ! Sa montée en gamme lui vaut un vrai succès. Priesleerie est devenu chanteur !

Qu’est-ce qui fait zouker Priesleerie ?

Toujours à l’affut, il s’intéresse de près aux nouvelles sonorités musicales, « jusqu’à ce que je trouve le Graal, ce qui fait vibrer », explique-t-il.

« On me dit que mes sonorités ont un air de famille avec celles de Kassav et que ma voix ressemble beaucoup à celle de Jacob Desvarieux, chanteur du groupe. Mais non, c’est bien moi ! ».

Pour lui, le zouk est plus qu’un genre musical, c’est une revendication. Il milite pour le zouk des origines et reste fidèle aux fondamentaux : « j’ai envie de promouvoir notre musique antillaise. En cela, je suis dans la même lignée que Kassav », complète-t-il.

Anviw an vi an mwen  reflète son retour à l’essence même du zouk avec des sonorités afro-américaines proches de Earth Wind and fire, Fela Kuti, Dave Weckl, Tito Puente… Entouré de professionnels du milieu caribéen,  Priesleerie se distingue comme un fervent défenseur de la musique créole.

Ses projets ? Le déploiement d’une complicité artistique à laquelle il croit beaucoup.

Il compose actuellement pour Çyren-Yde, talentueuse chanteuse hollandaise : « Je lui ai déjà proposé un titre, texte et musique, auquel elle a mis sa touche, sa personnalité et qu’elle a optimisé. »

Un projet prometteur qui va donner lieu à la sortie d’un single avec un clip, pour l’été 2020.

Priesleerie
FB @Priesleerie