Aux Antilles-Guyane, un peu plus d’un million de personnes sont confinées chez elles, connectées les unes aux autres et au reste du monde sur leurs smartphones, tablettes et ordinateurs. Comment les réseaux tiennent-ils le coup ?
Au cours de la première semaine de confinement « le télétravail a été multiplié par 7 et le trafic voix par 2 et par 3 à certains moments de la journée ». C’est peu de dire que dans cette période historique les opérateurs télécoms ont un rôle essentiel au bon fonctionnement du pays et de l’économie.
« Il ne s’agit pas de gérer pour les prochains jours, mais pour les prochains mois », prévenait d’ailleurs Arthur Dreyfuss, Président de la Fédération Française des Télécoms qui regroupe 17 opérateurs et fournisseurs de services de communication électronique en France.
« Les pics auxquels nous sommes habitués et préparés vont se transformer en hausse continue de la consommation et ce, sur la longue route. » Frédéric Hayot, Directeur Général de SFR Caraïbe, détaille pour nous l’enjeu de ce contexte inédit à l’échelle des Antilles-Guyane.
Existe-t-il une limite du nombre d’appareils connectés à l’échelle de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane ?
Frédéric Hayot, Directeur Général de SFR Caraïbe : Théoriquement, il existe bien une limite mais le réseau de SFR Caraïbe est suffisamment dimensionné pour que cette limite ne soit jamais atteinte.
Par exemple, un téléphone mobile capte plusieurs antennes GSM à la fois et sélectionne celle sur laquelle il obtient le meilleur signal.
Ainsi, si une antenne est saturée, le réseau bascule automatiquement le mobile sur une autre antenne. Le trafic est automatiquement réparti pour optimiser les connexions simultanées.
En temps normal, dans les Antilles-Guyane combien de personnes sont connectées en même temps sur internet sur leur téléphone ou leur ordinateur ?
Il est très difficile de répondre à cette question pour deux raisons :
- d’abord, les abonnés sont répartis sur tous les opérateurs de la place et nous n’avons accès qu’aux informations pour les nôtres
- ensuite, avec les technologies actuelles (box, Smartphones) les équipements des abonnés sont connectés en permanence, sauf à ce qu’ils soient éteints ce qui, dans les faits, est très peu souvent le cas
Constate-t-on un pic d’utilisateurs depuis le confinement ?
Depuis la mise en place du confinement, nous constatons une augmentation de 30 à 40% du trafic selon les types flux, le trafic internet étant bien entendu le plus impacté.
Que se passe-t-il concrètement quand on dit que le réseau est « saturé » et que le débit est « ralenti » ?
Les réseaux de télécommunications sont bâtis autour de liaisons de transmission : fibres optiques, câbles, liaisons radio. Ces « tuyaux » accueillent l’ensemble du trafic (voix, internet) et ont une capacité de transmission maximale.
Lorsqu’il y a une augmentation des usages, comme c’est le cas actuellement, la bande passante est surchargée et sa capacité répartie selon le nombre d’utilisateurs et le type de flux. Cet encombrement peut aboutir à une « saturation » avec des temps de réponse beaucoup plus lents, d’où la notion de « débit ralenti ».
« Pour schématiser, c’est comme une autoroute avec et sans embouteillage. Les déplacements sont ralentis en fonction du nombre d’automobilistes circulant sur la même autoroute au même moment. »
Quelle est votre marge d’action pour éviter ce risque d’embouteillage ?
Nos équipes techniques et opérationnelles SFR Caraïbe travaillent et surveillent quotidiennement la capacité du réseau et nous pouvons agir sur la réévaluation de la taille des liens de façon à suivre l’augmentation de trafic.
| Bonnes pratiques pour protéger le réseau Pour soulager les réseaux et optimiser sa connexion, les opérateurs appellent à la « responsabilité numérique ». Quelques bons réflexes peuvent être adoptés comme :
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Le problème est-il identique avec la fibre ?
Oui, le principe est identique avec la fibre. La caractéristique principale de la fibre étant qu’elle dispose d’une très grande capacité de transmission.
Quelle est la probabilité que les réseaux ne répondent plus ?
Même avec la forte demande liée à la période de confinement, la probabilité que les réseaux s’effondrent est très faible car l’infrastructure réseau est largement dimensionnée.
Si un équipement est défaillant ou fait l’objet d’une maintenance, un autre prend automatiquement le relais pour fournir un minimum de service. Par ailleurs, le dimensionnement des réseaux est régulièrement anticipé avec l’ajout de liaisons supplémentaires pour accompagner les pics de consommation.
En cette période de crise inédite, les équipes internes de SFR Caraïbe sont toutes mobilisées sur l’exploitation et la maintenance du réseau, les autres projets à moyen ou long terme ayant été relayés au second plan.
| SFR Caraibe www.sfrcaraibe.fr |
Cet article a été initialement publié dans l’e-magazine “Les territoires se mobilisent” créé par EWAG. Découvrez le magazine complet et son contenu interactif en cliquant ici.