Etat des lieux avec l’ODEADOM, Office de Développement de l’Economie Agricole d’Outre-mer.

La filière de la banane

exporte en cargo grâce aux bateaux

La France consomme 667 500 tonnes de bananes (données 2019), en provenance de la zone ACP pour 54 % des volumes, des Antilles françaises pour 23 %, et de la zone Dollar pour 21 %.

À ce stade, l’approvisionnement semble sécurisé par l’arrivée de 12 300 tonnes hebdomadaires, toutes origines.

La filière banane de Guadeloupe et de Martinique demande que soient activées rapidement les dispositions prévues dans le programme POSEI France 2020, concernant les cas de force majeure et circonstances exceptionnelles.

La filière canne-sucre

dans l’attente de la fin du confinement

La campagne sucrière de la Guadeloupe est en cours et les mesures nécessaires au niveau de Gardel ont été prises en lien avec les salariés.

A noter cependant que l’usine sucrière de Marie-Galante n’a pas encore pu débuter la campagne sucrière. En outre, une partie des salariés de cette usine font aussi valoir leur droit de retrait, estimant qu’il existe une trop grande proximité entre les travailleurs.

À la Réunion, la campagne sucrière ne débutera que fin juin début juillet, à ce stade il n’est pas sûr qu’elle subisse des effets du confinement.

La filière du rhum

mobilisée dans la production de gel hydro-alcoolique  

À ce stade, le fonctionnement est proche de la normale, même si les incertitudes liées au personnel sont les mêmes que pour les autres filières, notamment aux Antilles.

Les distilleries de la Guadeloupe, de la Martinique, de La Réunion et la distillerie de Guyane sont mobilisées pour produire directement du gel hydro-alcoolique ou fournir l’alcool nécessaire à sa fabrication.

Dans un scenario de confinement prolongé, les entreprises devraient pouvoir poursuivre leurs activités.

Productions végétales hors grande culture

trouvent de nouveaux débouchés en direct avec le consommateur

Forte baisse des volumes de fruits et légumes commercialisés due à l’arrêt de la RHF, à la fin du tourisme, à la suppression des marchés de plein air et à la diminution des volumes consommés par les particuliers tant en local qu’à l’export.

La baisse du fret aérien impacte lourdement certaines filières comme le melon en Guadeloupe ou l’ananas et le fruit de la passion à La Réunion. La recherche de nouveaux débouchés, tant auprès des transformateurs que de nouveaux circuits de distribution (circuits courts, vente sur parking autorisée …) ne permet pas encore complètement d’absorber les volumes sous-consommés, générant de la destruction de produits.

La réouverture de certains marchés sous conditions strictes ou le développement de mode de ventes ad hoc (parkings de supermarchés, bords de route) permettent une réelle reprise des flux.

Les filières horticoles sont particulièrement touchées, comme celles de l’hexagone avec un arrêt brutal des ventes. Ces filières également demandent que les dispositifs relatifs aux cas de force majeure ou de circonstances exceptionnelles soit examinées pour pouvoir bénéficier des aides du programme POSEI.

Productions animales

dépendantes des céréales et du maïs pour nourrir les animaux

On note des problèmes d’approvisionnement en poussins d’un jour pour le renouvellement des élevages de poules pondeuses et de volailles de chair, et en lapereaux reproducteurs pour les lapins.

Ces approvisionnements n’étant pas considérés comme des denrées alimentaires de première nécessité, les pénuries au niveau de la distribution ne seront visibles que dans 1 mois pour les viandes de volailles fraîches et 3 mois pour les œufs.

Les difficultés spécifiques auxquelles font face les filières des DOM sont liées :

  • A la fermeture des marchés, alors que la part de cette forme de distribution y est très importante, les réouvertures progressives contrôlées allègent sensiblement ces difficultés
  • A la quasi suppression du fret aérien qui impacte des approvisionnements spécifiques stratégiques des DOM (poussins de 1 jour, semences porcines, médicaments vétérinaires) et les flux aériens d’expédition des DOM vers la métropole (melons et autres fruits exotiques) ainsi que l’augmentation des coûts pour les quelques transports restant
  • A la persistance, notamment pour Guyane et Mayotte de larges parts d’économie informelle qui d’une part génèrent des risques sociaux importants, d’autre part rendront très difficile les accompagnements d’agriculteurs.

« Tous les collaborateurs de l’ODEADOM restent aux côtés des producteurs malgré les mesures de confinement. Tout sera mis en place pour faciliter leur suivi, même à distance. »

Jacques Andrieu, Directeur de l’ODEADOM


Cet article a été initialement publié dans l’e-magazine “Les territoires se mobilisent” créé par EWAG. Découvrez le magazine complet et son contenu interactif en cliquant ici.