Marianne Petit, la co-fondatrice de l’application Etiquettable, nous a rencontrés au Spot Coworking en Guadeloupe.

Pourquoi Etiquettable est-il un premier pas pour s’alimenter autrement ? 

Etiquettable est un outil simple et ludique au service de la réappropriation des savoirs culinaires locaux. Ce projet est né de l’envie de mieux orienter notre alimentation en donnant des nouvelles clefs de lecture aux consommateurs. 

Nous l’avons développée en France hexagonale, en Belgique, au Canada et nous l’avons adaptée aux Antilles-Guyane et à la Réunion.

« Aujourd’hui, c’est une réelle source de savoirs collaboratifs dont le contenu repose essentiellement sur le partage des connaissances et conseils pratiques des utilisateurs sur l’application. »

L’idée avant est tout de donner aux consommateurs les moyens d’agir dès leur assiette. Et c’est chose faite ! Il est désormais possible de connaitre les fruits et légumes de nos régions et de saison, d’accéder à des informations nutrition et santé, de connaitre les espèces de poissons menacées, des astuces sur le zéro déchet et même le tissu des restaurateurs engagés tout autour de chez nous. 

Pourquoi votre application a-t-elle autant fonctionné aux Antilles-Guyane et à la Réunion? 

Parce que contrairement à ce qu’on nous laisse penser, les consommateurs sont prêts à changer. Il y a de surcroit sur nos territoires, une réelle sensibilité aux questions d’alimentation durable et une volonté de soutenir la production locale.

On explique la hausse des téléchargements d’Etiquettable parce que le bouche à oreille fonctionne très bien chez nous.

Notre communauté est preneuse d’informations car nous posons des questions sur l’autonomie alimentaire et les richesses de notre territoire. Apprendre à s’alimenter autrement doit être un jeu et c’est ce que nous avons réussi à faire avec toute notre équipe.

Pour transformer les modèles alimentaires, nous devons donner accès à des informations de terrains, mieux identifier les producteurs et mettre à l’honneur les restaurateurs qui jouent le jeu des circuits-courts et du développement local. 

Suite à la crise covid-19, nous nous rendons compte de l’importance de nos importations. Quel est votre regard sur la question de la souveraineté alimentaire ? 

Il est aujourd’hui indispensable de consommer localement le maximum de nos produits. Nous devons à tout prix diminuer notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur car le risque de rupture du pont aérien est trop grand sur nos territoires insulaires. La crise géo-sanitaire vient juste de nous le rappeler.

Un outil comme celui-ci permet de réorienter la consommation par l’information. On se rend réellement compte que nous avons perdu l’idée que la nourriture est produite quelque part ; que quelqu’un a planté, arrosé, cueilli, emporté et livré ces denrées jusqu’aux supermarchés. Nous nous sommes coupés de tout ça.

Chez Etiquettable, nous essayons de mettre en avant nos richesses pour réapprendre de la diversité des produits que nous avons la chance d’avoir autour de nous. Nous travaillons avec les établissements scolaires et notamment avec les cantines, entamons des collaborations avec les communes et sensibilisons autour d’ateliers en entreprises. L’ADEME nous soutient.

Nous allons au-devant d’une grande transformation de nos modes d’alimentation.

« Il faut qu’on reste tous conscients qu’1/4 des émissions à effet de serre individuels sont dus à notre alimentation. Il y a donc un enjeu majeur à modifier nos modes alimentaires. »

Etiquettable
etiquettable.eco2initiative.com
FB @EtiquettableFood
IG @etiquettable