Comment réussir l’année scolaire post-grèves et confinement ? 

Reprendre l’école et les cours après au moins cinq mois d’arrêt est une situation absolument inédite pour nos enfants et ados. À situation exceptionnelle, parents exceptionnels ! Sylviane Eugène experte en méthodologie d’apprentissage donne sa feuille de route pour réussir l’année sans tarder. – Photo Jean-Albert Coopmann

Adoptez le bon rythme 

S’il est d’ordinaire admis que le mois de septembre est une période de transition et de mise en route après les grandes vacances, cette année, la rentrée est une ligne de départ à ne pas rater, et ce dès le premier jour.

Soyez prêts à être pleinement acteurs de cette période. Ne vous laissez pas prendre par ce « faux rythme » de la reprise, aussi bien dans l’organisation du travail scolaire que dans celle du foyer et des loisirs.

Les enfants retrouvent leur classe et leurs professeurs. C’est une chance pour tout le monde. S’ils avaient des faiblesses un an auparavant, elles n’auront pas disparu d’elles-mêmes.

« Il me semble important d’agir et de réfléchir à la façon de les accompagner au mieux, sans attendre les premières notes d’octobre. » 

Privilégiez les échanges

Il sera sans doute particulièrement important de discuter avec ses enfants et ados. Ils ont, comme les adultes, entendu beaucoup de choses ces derniers mois.

À nous d’ouvrir un espace de discussion pour évoquer leurs ressentis, leurs interrogations et leurs doutes vis-à-vis du retour en cours tant sur le plan des mesures sanitaires que sur celui de l’apprentissage proprement dit.  

Restez vigilants

Si le « rattrapage » est sur toutes les lèvres, il ne sera pas toujours aisé de le mesurer de manière concrète. Les parents peuvent en premier lieu faire confiance aux équipes pédagogiques, et doivent être attentifs à la manière de travailler de leurs enfants.

Dans le cas où ils présentent des difficultés marquées, il est important de ne pas attendre pour en parler aux enseignants ou aux responsables d’établissements, pour chercher une solution.

« L’Education Nationale a annoncé 1 500 000 heures supplémentaires, pour renforcer
l’accompagnement personnalisé et l’aide aux devoirs. »

Faites attention à vos propos

C’est un des rôles des parents que de protéger ses enfants de leurs propres angoisses et parfois de leur propre lecture des événements. Or, dans la période actuelle de crise sanitaire, les vérités assénées, sans nuance, vont bon train : « c’est sûr ils ont dopé les notes pour compenser le retard de niveau », « les mois de retard ne se rattraperont jamais » etc.

Pourquoi ne pas s’interroger de la sorte, mais entre adultes uniquement, pas dans la voiture sur le chemin de retour de l’école, ni à table…

Dédramatisez

Après plusieurs mois sans école, une partie des enfants est démobilisée. C’est absolument normal. Et ce n’est pas grave. Ni les parents, ni les enseignants ne feront comme s’il ne s’était rien passé.

Au contraire ce qui est déterminant c’est de se demander sur quoi son enfant peut compter pour se rassurer. D’abord, tout est mis en place pour le protéger et faciliter la reprise d’une vie normale.

Ensuite se conforter dans l’idée que ce qu’il savait faire il y a plusieurs mois, il saura encore le faire aujourd’hui. Ça peut être important de se rattacher à des habitudes et des compétences déjà acquises, lesquelles vont servir de socle pour s’enrichir encore tout au long de cette année exceptionnelle.