Le Développement durable ne peut se réduire à la protection de l’environnement ou à la conduite écologique des chantiers. C’est d’abord une conception patrimoniale et responsable du monde dans lequel nous vivons. Visite de terrain, en Martinique. 

Tout à la fois concept, projet de société, défi économique, le terme est sur toutes les lèvres. Du grand public aux décideurs politiques en passant par les acteurs industriels, tout un chacun a déjà repris à son compte les préceptes du « développement durable ».

Loin d’être un concept fourre-tout ou une notion passagère, la croissance durable est au cœur même des plans stratégiques pour la Martinique, dessinés, impulsés et votés par la CTM.

Ainsi en est-il des documents de planification, Schéma territorial de développement, d’innovation et d’internationalisation, Schéma de l’autonomie des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, Schéma de l’enfance, de la jeunesse, et de la famille, le Pacte territorial d’Insertion, Programmation pluriannuelle de l’énergie, Plan prévention et gestion des déchets…,  qui tous ensemble composent le Plan d’aménagement et de développement durable de la Martinique, le PADDMA.

Celui-ci veut donner le cadre et le cap pour cette transformation en profondeur de nos économies, nos manières de vivre, nos déplacements, nos manières de vendre, consommer et produire.

Alfred Marie-Jeanne - Président de la CTM

Pour mener à bien cette entreprise, la CTM retient les cinq grands axes suivants dans une approche à la fois de transversalité et d’intégration :

  • Favoriser le bien-être et l’épanouissement de la population
  • Investir dans les filières porteuses
  • Améliorer l’attractivité et l’accessibilité du territoire
  • S’ouvrir à l’international
  • Renforcer la performance publique au service de la population

Le développement durable, un enjeu régional

Planétaire par définition, la question du développement durable n’en appelle pas moins une réponse locale, caribéenne, unifiée et forte.

Dans cette perspective de réflexion et de mise en commun de solutions, en 2019, s’est tenu au Musée du Père Pinchon, à Fort-de-France, le 6ème Conseil des Ministres de l’environnement de l’OECS.

Réunis pendant 3 jours autour du thème « Vers une société caribéenne plus soutenable », les représentants des pays de la caraïbe ont échangé sur l’environnement et l’énergie dans leurs pays :

  • Comment mieux intégrer les Etats non Indépendants dans les initiatives stratégiques régionales de l’OECS ?
  • Comment financer ensemble?
  • Comment soutenir et promouvoir les avancées technologiques et la recherche ?

En mettant ainsi à plat les enjeux environnementaux et les cadres législatifs des Etats Membres, « l’idée est de dessiner une feuille de route du développement durable de l’OECS, intégrant aussi bien les acteurs publics que le secteur privé », commente Alfred Marie-Jeanne. 

La CTM montre l’exemple 

Réduction progressive de l’empreinte environnementale des activités et de leurs coûts de fonctionnement, adoption de mesures éco-responsables et mobilisation des agents sur le thème du développement durable… la CTM est pleinement actrice des changements qu’elle promeut et organise sur le territoire.

On peut citer notamment l’exemple de la Direction des achats et de la commande publique qui travaille actuellement sur le volet de l’achat durable.

En impliquant un questionnement, des arbitrages constants et des solutions à inventer, en introduisant des considérations environnementales et sociales dans les appels d’offres, ce processus constitue « un levier majeur pour orienter les marchés vers une meilleure prise en compte du développement durable », décrit le président de la Collectivité, Alfred Marie-Jeanne.

Salon FORMEO - Martinique
Salon FORMEO, organisé par la CTM

Autre exemple, celui des évènements organisés par la CTM. En 2020, la troisième édition du salon FORMEO (Formation, métiers, orientation) a permis d’expérimenter la mise en place d’une manifestation éco-responsable avec de multiples objectifs : réduire l’empreinte écologique, favoriser une commande publique plus éthique, sensibiliser les agents et les publics à l’éco-responsabilité et au développement durable.

Réinventer les filières traditionnelles pour une croissance durable

« Les nouveaux enjeux environnementaux obligent à un nouveau rapport avec la Terre, la Mer et l’Environnement, pour en faire des sources durables de création de valeurs ajoutées », explique le président de la CTM.

Pêcheurs - Martinique

Profondément inscrit dans l’identité du territoire, le secteur de la pêche maritime est ainsi en première ligne, emblématique du défi économique, écologique et social de la croissance durable.

Pour accompagner ce secteur qui représente près de 554 navires, 911 personnes embarquées et des emplois induits estimés à 2.500 personnes, notamment sur les espaces littoraux (avitaillement, intrants, mareyeurs, poissonneries, transporteurs, chantiers  navals, transformation, loisirs et restauration…),  la CTM a mis sur pied différents dispositifs d’aides :

  • Une Aide Territoriale à l’emploi de matelots (ATEM) pour rajeunir la profession
  • Une prime à l’installation du jeune marin-pêcheur afin de redynamiser le potentiel de la filière et de permettre aux jeunes de créer leur entreprise
  • Une aide à la création et la reprise d’entreprise de pêche avec pour objectif de sécuriser les professionnels, d’assurer une gestion durable de la ressource, permettre l’éloignement des zones polluées, rendre l’activité de pêche viable économiquement.

Côté champs, créer les conditions favorables à une agriculture durable adaptée aux changements climatiques est au cœur des priorités dans l’agenda voulu par le président de la Collectivité.

Dans cette idée, la Collectivité Territoriale de Martinique a signé un accord de partenariat avec le CIRAD, un organisme de recherche agronomique et de coopération internationale œuvrant pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes.

En intensifiant la Recherche & Développement, les deux partenaires entendent valoriser la production locale, améliorer les sols cultivables et ainsi élaborer des produits de qualité.

Ce protocole, en corrélation avec la stratégie de spécialisation intelligente poursuivie par la Collectivité, notamment en matière d’innovation, d’agriculture et développement rural, permettra de développer les filières de production  locales, développer les actions d’innovation et de transfert entreprises dans le cadre des Réseaux d’innovation et de transfert agricole (RITA), conforter et développer la production de banane « dessert » à destination du marché national et européen (plan banane durable 2). 

Anticiper les risques naturels 

Séisme, volcans, tsunami… Le développement durable ne saurait s’affranchir de risques naturels inhérents à la géographie du territoire. La prise en compte de leur existence par l’ensemble des acteurs concernés s’inscrit dans la logique de préparation du territoire.

Depuis 5 ans, la CTM a participé et continue de « participer activement à des schémas de réponse régionaux et à une coordination des efforts des territoires de la caraïbe », souligne le président de la CTM.

Ainsi les travaux en cours en faveur de la mise en place du Système d’alerte tsunami Caraïbe (SATCAR) auxquels la CTM est associée, ou ceux du projet ANR « RAVEX » lors d’ateliers à l’université des Antilles autour du risque volcanique.

Observatoire volcanologique et sismologique de la Martinique
Observatoire volcanologique et sismologique de la Martinique

Concrètement, cette politique d’anticipation s’illustre en différents points du territoire :

  • Dans le nord caraïbe, le nouvel Observatoire Volcanologique et Sismologique de la Martinique (OVSM) inauguré en mai 2019 met à disposition un outil de pointe dans l’étude de l’activité et du risque volcanique et sismique.
  • Quand dans le nord Atlantique, des complexes particulièrement fragilisés face à ces risques naturels ont été revus et mis en travaux, tel l’ensemble immobilier constitué du collège Lagrosilliere (337 élèves) et du lycée polyvalent Nord Atlantique (439 élèves) pour lesquels la CTM a apporté 1.500 000 €.
  • Tout comme ce fut le cas, à grande échelle, pour le lycée Schoelcher, exposé aux cyclones, aux séismes et aux risques de glissement de terrain et dont la phase de reconstruction est quasiment terminée.

L’enveloppe de la CTM pour la mise en place d’un nouvel équipement aux normes parasismiques en plein centre-ville de Fort-de-France, « capable de garantir une mise en sécurité des biens et des personnes face aux risques naturels majeurs » insiste le président particulièrement investi sur ce projet, s’élève à 16.747.378,64 € sur un coût total supérieur à 42 millions d’euros.

Par ailleurs, dans les 27 communes littorales, le projet signalétique tsunami (pilotage Etat/CTM) permet d’identifier la localisation et les types de panneaux nécessaires à la signalétique des itinéraires d’évacuation en cas de tsunami…

Loin d’être un simple concept, pour le président de la Collectivité, « depuis 5 ans, le développement durable s’ancre et s’incarne localement » dans une série de réflexions, de projets, de dispositifs et d’aménagements.

« La dynamique du développement durable sert de boussole pour positionner et inventer la Martinique de demain, dès aujourd’hui. »

CTM
www.collectivitedemartinique.mq