Mon expert-comptable, ce héros ? 

Ils travaillent main dans la main avec les chefs d’entreprise, les cabinets d’experts-comptables sont au cœur de la mécanique gagnante des entreprises de toute taille et tout secteur. Focus sur un métier trop mal connu. – Photo Jean-Albert Coopmann

Photo principale, de haut en bas, de gauche à droite : Steven PRUDENT, Laure MERLINI, Valérie-Anne LAUHON, Sandra MARIE-JOSEPH, Nathaniel BRIAND, Fabrice MARRAUD DES GROTTES, Laure GUES, Djibo MOSSI.

Pour beaucoup d’entre nous, la première fois qu’on entendit parler « d’expert-comptable », il s’agissait généralement soit d’un associé anxieux dans un film de mafia soit d’un personnage plutôt terne en bras de chemise avec attaché case et lunettes.

De François Pignon dans « Un Dîner de cons » au comptable d’Al Capone dans « Les Incorruptibles », « la représentation de la profession dans l’imaginaire du grand public n’est pas flatteuse », s’amuse et reconnait Djibo Mossi, Président du Conseil Régional de l’Ordre des Experts-comptables de la Martinique.

Loin des plateaux de cinéma, à quoi ressemble le métier de ces professionnels du chiffre ? Quel est leur rôle et leur place aux côtés des chefs d’entreprise du territoire ? Pour mieux cerner le métier, nous sommes allés rencontrer l’Ordre Régional des experts comptables.

111 experts-comptables en Martinique

Suite à un cursus de 8 ans après le BAC, les jeunes diplômés deviennent officiellement Expert-comptable dès leur inscription à l’Ordre régional. « C’est cette inscription au tableau de l’ordre qui donne le titre d’expert-comptable », explique Djibo Mossi. Autrement dit, « en dehors de ce cadre tout exercice d’expertise-comptable est parfaitement illégal », poursuit-il.

Si les instances ordinales, régionales comme nationales insistent sur ce point, c’est que des situations de tromperie ne sont pas rares. Jouant sur la méconnaissance des conditions d’obtention du titre, certaines personnes, non inscrites à l’ordre, proposent en effet leurs services « d’expertise comptable » de manière illégale : sans aucune garantie quant à l’expertise, aux documents et aux conseils qui peuvent en découler.

Le Président de l’Ordre Régional, réélu en décembre 2020, a fait de la mise en garde et de la lutte contre ces pratiques une de ses priorités.

« On estime à une centaine de personnes le nombre de ces «illégaux» en Martinique. »

Pour ne pas tomber dans le panneau de l’illégalité, une simple vérification est possible et recommandée en allant sur le site internet du conseil de l’ordre en consultant la liste exhaustive des 111 experts comptables répertoriés en Martinique (chiffre février 2021).

Un métier transformé

Les chiffres, les tableaux Excel et l’ordinateur : triptyque de l’expertise comptable, il demeure au cœur du métier quel que soit le client, entreprise privée, publique ou semi-publique, grande entreprise, artisan, commerçant, professionnels libéraux et agriculteurs etc.

Cependant les outils et la pratique évoluent vite et régulièrement, et le métier se transforme, dopé par les solutions d’intelligence artificielle.

« Exercer le métier d’expert-comptable requiert toujours plus d’agilité et de compétences pluridisciplinaires pour pouvoir tout maîtriser », cite Djibo Mossi.

Le Conseil de l’Ordre veille et s’assure de l’obligation de formation continue qui incombe à tous les experts-comptables.

De plus, tous les cinq ans au minimum, chaque cabinet bénéficie d’un contrôle qualité pour confirmer et vérifier les normes d’exercice en termes d’indépendance, de travail, de compétences.

Mettre les chiffres au service du chef d’entreprise

Du point de vue de la réglementation, toute entreprise est libre de prendre un expert-comptable ou pas. Malgré tout, dans les faits, de nombreux documents demandés par les administrations, les banques, les assurances, vont exiger le cachet de l’expert-comptable.

« C’est d’abord pour répondre aux exigences fiscales et comptables, que les chefs d’entreprises se rapprochent d’un cabinet d’expert-comptable. », explique Sandra Marie-Joseph

« C’est parce que celui-ci va être force de propositions en matière de gestion, de développement et de management qu’ils ne le quittent plus », décrit Sandra Marie-Joseph, Vice-Présidente du Conseil Régional de l’Ordre des Experts-comptables.

Car telle est bel et bien la finalité de la mission d’un cabinet d’expert-comptable : dompter la masse de data agglomérés par une entreprise pour en faire une lecture opportune, et utile au développement de son activité.

La compréhension des chiffres et leur maîtrise est une chose, c’est à l’échelle du conseil que les experts-comptables créent la différence.

« C’est là où nous avons le plus d’influence et le plus d’impact sur la vie, la pérennité et le développement de l’entreprise. Nos clients ne s’y trompent pas », atteste Sandra Marie-Joseph.

Retrouvez régulièrement dans Madinmag la chronique expert du Conseil Régional de l’Ordre des Experts-comptables.