Grand Port Maritime de Guyane : plus grand, plus moderne, plus vert 

Économie vertueuse. Le Projet Stratégique du Grand Port Maritime de Guyane met en valeur l’environnement et l’optimisation des circuits courts.

Fenêtre essentielle au commerce extérieur, accueillant 95% des importations, le Grand Port Maritime de Guyane est en pleine mutation. Dans le cadre du premier Projet Stratégique, en application entre 2014 et 2018, les objectifs fixés répondaient principalement au contexte de croissance démographique exceptionnel de la Guyane.

Aujourd’hui, la seconde phase du Projet Stratégique, qui, cette fois, s’étend de 2019 à 2023, détermine les grandes orientations du port.

Coup de projecteur sur les points clés de ce projet avec les membres du directoire : le Directeur Général, Philippe Lemoine, le Directeur de la Prospective et du Développement, Rémy-Louis Budoc, et le Directeur des Infrastructures et de l’Exploitation, Patrick Toulemont.

Préservation de l’environnement

Aujourd’hui, il serait presque « honteux » de se lancer dans la modernisation d’un lieu si elle n’inclut pas une logique en faveur de la protection de l’environnement, indique M. Lemoine.

Ainsi, le secteur portuaire a vu naître le concept de « Green port » dont s’inspire le Grand Port Maritime de Guyane.

Dans cette logique de Green Port, 10% de l’électricité globale du port est produite par des panneaux solaires et tout le circuit d’éclairage va prochainement être entièrement équipé de LED.

Au-delà d’aboutir à une consommation d’énergie plus propre, ces investissements œuvrent également en faveur de l’Économie Bleue. Pour un port, intermédiaire direct entre la terre et la mer, « l’économie bleue, c’est tout un ensemble », explique M. Budoc, avec l’économie circulaire comme clef de voûte.

L’optimisation se fait également via des opérations de plus grande ampleur comme celle de l’installation d’une Plateforme Offshore Multi-Usages (POMU) d’ici 2030.

L’objectif ? Un hub maritime européen au nord de l’Amérique latine. En attendant, le Projet Stratégique valorise la mise en place de circuits courts du Plateau des Guyanes à la Mer des
Caraïbes.

Modernisation des équipements

S’inscrire dans le développement passe par un matériel de pointe, sécuritaire et efficace. Ainsi, pour répondre à ces exigences, l’installation de grues électriques aura lieu à partir du mois de juin de cette année : « c’est un projet majeur pour le port de la Guyane », explique M. Toulemont.

« On était l’un des seuls ports à manutentionner les marchandises avec les grues de bord des navires qui fonctionnent à base d’énergie fossile. »

La modernisation, c’est également l’organisation du territoire. Avec l’acquisition de foncier, le Grand Port Maritime entend développer un système d’économie circulaire afin de faciliter l’implantation des entreprises liées à ce type d’économie.

Dans la démarche du Projet Stratégique, le Grand Port Maritime de Guyane tend également à se
convertir en « Smart Port ».

« Le but est de renforcer nos systèmes d’information afin que les rapports entre partenaires et clients soient plus fluides dans la transmission des données informatiques ».

M. Lemoine

Un plan d’action qui se veut donc complet dans tous les domaines liés au portuaire. 

Favoriser l’échange régional via le Grand Port Maritime de Guyane

Le développement et la simplification du commerce avec les régions voisines font partie des axes majeurs inscrits dans le Projet Stratégique.

« L’idée est de rapprocher la marchandise du client. Qu’il s’y retrouve en termes de mise à disposition et de coût »

Aujourd’hui, un produit venant du Nord Brésil, met 45 jours à arriver en Guyane. Un voyage passant par l’Espagne, l’Hexagone et les Antilles qui rallonge fortement le parcours d’un produit en provenance d’un pays pourtant frontalier.

Ainsi l’objectif du Grand Port Maritime de Guyane est de privilégier les circuits courts, « dont un des dispositifs majeurs serait le Poste Frontalier Communautaire ».

Un outil majeur dans la création d’un service de transport maritime de courte distance (TMCD) entre les pays du Plateau des Guyanes et les Caraïbes. Cela implique aussi que les contrôles sanitaires soient effectués en Guyane plutôt que dans l’Hexagone.

Une logique ambitieuse et sensée qui n’est pour autant pas évidente en termes de logistique car regroupant des pays appartenant à différentes réglementations commerciales comme le MERCOSUR et le CARICOM.

Un défi à la hauteur des ambitions du port de commerce.