Très prisé par les marchés locaux et nationaux, le melon guadeloupéen fait des ravages dans les étals. Victor Nannette, Président de Caraïbes Melonniers, organisation de producteurs, nous révèle les secrets d’une culture plus verte.

Bien qu’impactée par la crise sanitaire et l’arrêt partiel du fret aérien en 2020, engendrant des problématiques d’écoulement des stocks, l’exploitation de Victor Nannette reprend son rythme, sereinement.

Avec 1 600 tonnes écoulées à l’export et près de 1 000 tonnes pour le marché local depuis le début de l’année pour l’ensemble de Caraïbes Melonniers, le producteur se montre plutôt confiant pour 2021.

L’expérience au service de l’excellence

Producteur pour les marques Philibon et Flamboyant, Victor Nannette met ses 37 années d’expérience au service d’une qualité irréprochable de melons.

Jeune homme, il a contribué à la création et au développement de son exploitation à Morne-à-l’Eau, où poussent les melons qui composeront les étals de Guadeloupe, Martinique et de l’Hexagone, dans la majorité des grandes et moyennes surfaces.

Expert de ce fruit, Victor Nannette préside, depuis 1999, l’organisation de producteurs Caraïbes Melonniers, elle-même affiliée à l’Iguaflhor, interprofession regroupant notamment les organisations de producteurs engagées dans des certifications environnementales.

Victor Nannette - Caraibes Melonniers

Les techniques plus vertes de Caraïbes Melonniers

L’utilisation d’engrais verts, c’est-à-dire de plantes pour améliorer la qualité globale du sol, est une pratique que le producteur applique depuis toujours. « Nos anciens le faisaient avant nous, dans l’esprit permacole du jardin créole. »

« Aujourd’hui, nous mettons en œuvre un PPMD (Plan Pluriannuel de Melon Durable) sur 5 ans, en partenariat avec l’INRAe, le CIRAD et bien d’autres, pour intégrer à notre production des méthodes de culture qui s’inscrivent dans un développement durable » déclare M. Nannette.

« Nous pratiquons des essais de culture de plantes dites « de service », utilisées comme engrais vert et qui permettent ainsi de diminuer considérablement l’apport de pesticides et herbicides. »

Sorgho, brachiaria, stylosanthes, telles sont les plantes cultivées pendant ou après le cycle des melons, selon leur usage :

  • Certaines fourniront une importante biomasse, anéantissant la pousse de « mauvaises herbes » et prévenant l’érosion du sol
  • D’autres repousseront les ravageurs
  • Certaines décompacteront le sol grâce à leur puissant et profond système racinaire, tout en y apportant du carbone et en recyclant les nutriments

Broyées et intégrées à la terre, elles amélioreront la fertilité du sol, pour accueillir à nouveau des plantations de melons dans des conditions naturelles et respectueuses de l’environnement.

« Notre production respecte le cahier des charges Global G.A.P. (organisation internationale pour une agriculture durable), et est certifiée HVE2 (Haute Valeur Environnementale niveau 2), garanties de nos engagements en faveur d’une agriculture durable ».

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Qualité et quantité à la hauteur

« Avec ces méthodes plus respectueuses de la biodiversité, la richesse des sols est maintenue, ce qui confère aux melons une excellente qualité, une grande résistance aux maladies et un goût savoureux, pour un rendement équivalent aux méthodes moins naturelles sur le moyen terme » confirme Victor Nannette.

Comme l’ensemble des adhérents de Caraïbes Melonniers, il tend vers des pratiques plus durables, en partie grâce aux engrais verts, pour que la qualité du melon de Guadeloupe soit toujours reconnue.

Caraïbes Melonniers
www.caraibes-melonniers.fr