Le jardin créole, jardin d’autosubsistance inégalé avec ses plantes vivrières, médicinales et d’ornement, ce jardin de grand-mères bâti sur le bon sens et un savoir-faire très ancien, répond pourtant à la définition de la permaculture contemporaine et se révèle être un modèle d’agro-écologie. 

N’en doutons plus, nos territoires sont des espaces fabuleux d’une richesse infinie. Ils se trouvent en première ligne naturellement, au cœur des mises en pratique d’expériences agro-écologiques dans lesquelles la permaculture a trouvé une place de choix.

Il s’agit de trouver des réponses aux nouveaux défis de l’agriculture urbaine, de la production dans des espaces restreints et du désir de consommer mieux. Or le jardin créole – ou jardin de case -, en croisant les savoirs et l’imagination poétique des peuples jardiniers en est une brillante illustration.

Forts de leur histoire et de leurs savoir-faire, nos territoires s’investissent dans des projets techniques et expérimentaux intégrant un modèle de pensée exigeant. 

Une Plantothèque en Martinique

Pilotée par Teo Angoleiro, infatigable défenseur de la cause environnementale et humaniste, l’association Ypiranga Martinique est à l’origine du Jardin urbain expérimental et partagé de Trénelle Citron et de l’éco-lieu de Tivoli.

Un modèle en termes d’autosuffisance, d’échange de savoirs et d’abondance. L’éco-lieu a créé une plantothèque-école médicinale (une pharmacie végétale), une ferme pédagogique, un parcours sensoriel pour une sensibilisation artistique à l’environnement, un jardin potager en prison, et distribue gratuitement aux plus démunis des cagettes de légumes issus de sa production biologique.

Guadeloupe, un jardin créole à l’école

La Guadeloupe est riche de beaux exemples agro-écologiques. L’éco-lieu Rézilyans 971 par exemple, situé au Helleux, à Sainte-Anne, est une association de préservation de l’environnement, de promotion et d’expérimentation d’alternatives durables (permaculture, zéro déchet, éco-construction etc).

Découvrez aussi l’association Bio Latè An Nou, au Lamentin, qui défend l’agriculture biologique et la valorisation de la biodiversité.

Pour sensibiliser la population à consommer local et promouvoir le jardin créole, Bio Latè An Nou commence par les enfants en montrant qu’à l’école, un grand nombre de plantes peuvent-être cultivées avec la mise en place de potagers et de jardins créoles.

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La Guyane et la Terra preta

Des agriculteurs visionnaires cherchent leur inspiration du côté d’ancestrales pratiques amérindiennes. Constatant que la forêt est luxuriante mais que les terres agricoles sont pauvres, ils ont repris, pour enrichir ces sols, la technique de la Terra preta.

Ce système de refertilisation permet de cultiver durablement sur les sols guyanais grâce à l’apport en matière organique : le charbon de bois.

Soigner le sol encore et encore est un premier pas pour favoriser les cultures et éviter la déforestation. 

Ces expériences ont un projet commun qui allie des savoirs ancestraux et des techniques plus modernes. Pour mieux cultiver, mieux manger. Pour mieux vivre.