Inclusion. Sur les hauteurs de Concordia, la Croix-Rouge a implanté sa première crèche aux Antilles. Ouverte depuis septembre dernier, « Pomme d’Happy » accueille 40 enfants, dont un, porteur de handicap. Un soulagement pour les familles en manque de structures depuis le passage d’Irma.

« La volonté de La Croix-Rouge, c’est vraiment de faire de la mixité sociale, mais aussi, d’offrir aux familles un établissement d’accueil pour les enfants porteurs de handicap. »

Vivre ensemble, interculturalité et mixité sociale chez Pomme d’Happy

Quoi de mieux qu’une crèche pour expérimenter le vivre ensemble dès l’enfance ? « Ici, nous accueillons des enfants aussi bien issus de familles aisées qu’en grande vulnérabilité », explique spontanément Hélène Garault, directrice de la structure « Pomme d’Happy ». « La volonté de La Croix-Rouge, c’est vraiment de faire de la mixité sociale, mais aussi, d’offrir aux familles un
établissement d’accueil pour les enfants porteurs de handicap. »

Forte de ses 57 ouvertures de crèche en Métropole, la Croix-Rouge portait ce projet de structure pour Saint-Martin depuis 2018. « Juste après le passage d’Irma, il n’y avait plus aucun accueil pour les jeunes enfants. Nous avons eu beaucoup de demandes. Notre ouverture, le 22 septembre dernier, est une vraie bouffée d’oxygène pour les parents, que ce soit pour un mode de garde régulier, occasionnel ou d’urgence », poursuit Hélène Garault. 

« Les enfants qui évoluent ici sont de différentes nationalités, certains sont bilingues, d’autres parlent à peine le français. Nous essayons de cultiver au mieux ce vivre ensemble à la crèche. »

Dans cette villa, ouverte aux quatre vents et fraîchement repeinte, 40 enfants sont accueillis tous les jours, répartis en trois sections (bébé, moyen, grand), et entourés de neuf encadrants. « Les enfants qui évoluent ici sont de différentes nationalités, certains sont bilingues, d’autres parlent à peine le français. Les premiers jours, l’adaptation peut être délicate avec la barrière de la langue. Nous essayons de cultiver au mieux ce vivre ensemble à la crèche. C’est un vrai plus qui nous permet de découvrir différentes cultures et langues au travers d’activités. Cela ouvre des portes pour les enfants, mais leur permet aussi d’être dans la continuité de ce qu’ils vivent et entendent à la maison. »

À savoir Le coût d’une place en crèche varie en fonction des revenus du foyer, du nombre d’enfants à faire garder et de la situation familiale 

Crèche Pomme d'Happy - Concordia - Saint-Martin

Les porteurs de handicap aussi chez eux

Valeur forte affichée par la Croix-Rouge, des places sont dédiées aux enfants porteurs de handicap. « Nous en accueillons un pour l’instant, atteint d’une trisomie 18. C’est une anomalie assez rare mais qui ne nécessite pas de prise en charge particulière, mis à part au niveau de l’alimentation qui doit être mixée. Lors de son arrivée dans la structure, l’enfant a eu un bilan avec une psychomotricienne. Aujourd’hui, les quatre mois de retard qu’il avait sont bien rattrapés », se réjouit la directrice qui espère en accueillir d’autres dans l’année. Elle encourage d’ailleurs les familles à se manifester et se veut rassurante quant à une « prise en charge au cas par cas ».

Équipé d’un monte-charge, l’établissement peut aussi recevoir des enfants en fauteuil roulant. « Le recrutement de personnel supplémentaire est tout à fait possible pour les enfants qui demandent plus d’attention. Nous travaillons avec la CAF et la PMI pour répertorier ces familles et leur proposer un mode de garde au plus près de leur besoin. »

« Le challenge serait de mettre en place un café des parents, ou alors des ateliers parents-enfants, qui viendraient comme un soutien à la parentalité. »

Hélène Garault ne cache pas ses ambitions pour la structure, toujours dans un souci de cohésion. « Le challenge serait de mettre en place un café des parents, ou alors des ateliers parents-enfants, qui viendraient comme un soutien à la parentalité. Ce sont des projets que l’on concrétisera très prochainement pour intégrer au maximum les parents vulnérables. »

À lire également | Dans les REP, le vivre ensemble est la clé de la réussite