Jacques Gueritault est pilote depuis 20 ans. Originaire de Cacao, son rêve de devenir pilote lui semblait difficile jusqu’à ce qu’il découvre que le ciel ne serait pas une limite. À l’âge de 40 ans, le pilote raconte tout l’itinéraire parcouru pour réaliser son rêve d’enfance.

Départ : Cacao

À 70 km de Cayenne, Cacao est un village fondé en 1977 par l’ethnie Hmong, dont Jacques est originaire. Il passe toute son enfance à admirer la beauté amazonienne, mais également les hélicoptères qui s’entremêlaient parmi la verdure de son village. « Il fallait plus d’une heure de route pour se rendre à Cayenne depuis Cacao, ce qui n’était pas très commode pour le quotidien, encore moins pour les urgences. Quand il y avait une urgence, les secours se rendaient dans mon village uniquement en hélicoptère, et de même pour les visites officielles. Je les voyais se poser à côté de chez moi, mes yeux brillaient de voir l’immensité de ces engins », raconte-t-il. 

« Quand il y avait une urgence, les secours se rendaient dans mon village uniquement en hélicoptère, et de même pour les visites officielles. Je les voyais se poser à côté de chez moi, mes yeux brillaient de voir l’immensité de ces engins. »

Visite du cockpit 

C’est durant un voyage en UM (Unaccompanied Minor), après une longue négociation avec une hôtesse de l’air, qu’il découvre pour la première fois un poste de pilotage. « Quand je suis monté pour la première fois dans un cockpit, j’étais vraiment impressionné. Il y avait plein de boutons, de lumières, des commandes, partout… Pour un enfant de 7 ans, c’était très impressionnant. Je remercie infiniment cette hôtesse de l’air ainsi que le pilote, car grâce à eux, j’ai pu nourrir cette petite graine curieuse en moi. » 

Devenir pilote par la voie militaire

Avec un BAC scientifique en poche, Jacques décide de préparer les tests d’évaluation de l’Armée de l’air : la filière des Élèves Officiers du Personnel Navigant. Pour la jeunesse guyanaise qui s’intéresse aux métiers de l’aéronautique, il est possible d’emprunter plusieurs voies, selon Jacques : « Cela dépend si la personne veut devenir pilote militaire ou pilote de ligne. Il y a différentes voies, gratuites ou payantes, et tout dépend de la volonté et du profil. La voie militaire reste un bon compromis, elle m’a permis de réaliser ces études malgré mon faible budget. Je tiens à partager cela, car je sais que cela peut être un frein pour beaucoup d’élèves ». Après 15 ans de carrière dans le militaire, il est aujourd’hui OPL (Officier pilote de ligne) dans une grande compagnie nationale.

« C’est important de transmettre nos expériences. C’est grâce à cela que j’ai appris, très tôt, quel chemin il fallait emprunter pour devenir pilote. »

Inspirer les jeunes  

Afin d’inspirer d’autres jeunes, le pilote avait créé l’association ADAGE (Association pour le Développement de l’Aéronautique Guyanaise et de l’Espace) en 2012. « C’est important de transmettre nos expériences. C’est grâce à cela que j’ai appris, très tôt, quel chemin il fallait emprunter pour devenir pilote. En plus de la branche aéronautique, cette association avait aussi un objectif spatial, qui permettait aux jeunes de connaître et s’intéresser un peu plus au marché local. Nous avons un fort potentiel en ayant la base spatiale à Kourou, donc autant en profiter et encourager notre jeunesse. »

À lire aussi | Jaëlle BARTHELEMI : Portrait d’une jeune ingénieure