Aujourd’hui, la pollution engendrée par le numérique en entreprise ne fait plus de doute. Alors comment lutter contre au bureau ? – Texte Audrey Juge 

« Il faut travailler mieux avec ses équipements, en les mettant à jour et en les protégeant des virus et malwares et en augmenter leur durée de vie. C’est encore le geste le plus efficace pour en limiter l’impact. »

Un numérique gourmand

La pollution digitale englobe l’ensemble des impacts environnementaux produits par le numérique. La fabrication d’équipements, qui nécessite énormément de processus, de ressources et d’énergie, autant que l’utilisation quotidienne du numérique, avec ses data centers, câbles sous-terrain ou satellites, et la gestion de ses déchets, confèrent au digital une lourde empreinte environnementale. 

Selon GreenIT.fr, collectif des experts à l’origine des démarches de sobriété numérique, du numérique responsable et de l’écoconception de service numérique, l’univers numérique en 2019 était constitué de 34 milliards d’équipements pour 4,1 milliards d’utilisateurs, soit 8 équipements par utilisateur.

Le numérique représente aujourd’hui 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et sa consommation énergétique s’accroît de 9 % par an. Selon une récente étude de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le secteur du numérique représenterait à ce jour 2 % de la consommation électrique mondiale, un chiffre qui pourrait être multiplié par 4 ou 5 d’ici 2030.

Le fonctionnement des data centers génère de la chaleur, ce qui entraîne des besoins en climatisation et donc une consommation importante en eau. Il s’agit donc maintenant pour l’entreprise de s’interroger sur le rôle qu’elle a à jouer et sur les bonnes pratiques à adopter.

« On doit se demander ce que l’on va gagner avec cet achat de matériel informatique, en termes financiers, mais aussi en termes de temps, d’impact sur les salariés et sur l’environnement. »

Les grands gestes de sobriété au bureau…

Pour GeenIT.fr, la première des résolutions pour tendre vers un usage plus sobre du numérique est simple : « il faut travailler mieux avec ses équipements, en les mettant à jour et en les protégeant des virus et malwares et en augmenter leur durée de vie. C’est encore le geste le plus efficace pour en limiter l’impact ». En effet, on constate que passer de 2 à 4 ans d’usage d’une tablette ou d’un ordinateur diminue son bilan environnemental de 50 %. 

GreenIT.fr conseille également de s’équiper léger : « se poser la question de l’écoconception de nos achats informatiques et réfléchir à la performance que le numérique nous apporte de façon logique et intelligente est une deuxième piste. On doit se demander ce que l’on va gagner avec cet achat de matériel informatique, en termes financiers, mais aussi en termes de temps, d’impact sur les salariés et sur l’environnement ». Il sera donc stratégique de limiter le nombre d’équipements, acheter seulement en fonction de ses besoins en performance et choisir des appareils porteurs de labels environnementaux (EPEAT,  TCO…). Enfin, faire passer son matériel en circuit de reconditionnement ou de recyclage en fin de vie est impératif. 

« Ce mythe du cloud et du virtuel nous a fait oublier qu’il y a une part physique très importante dans l’informatique. »

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… Et les petites astuces du quotidien

Pour les collaborateurs, il existe aussi un certain nombre de petits gestes de tous les jours qui pourront contribuer à la baisse de l’empreinte carbone de l’entreprise. Limiter la consommation d’énergie d’une structure sera possible en éteignant les équipements pendant la nuit, box internet incluse, en limitant le nombre d’onglets ouverts et en réglant le matériel en mode économie d’énergie. 

Au niveau de l’utilisation de l’imprimante, quelques habitudes favoriseront les économies de papier. Imprimer uniquement ce qui est utile, en recto-verso, utiliser le papier imprimé sur une seule face comme brouillon, éviter les impressions d’aplats de couleurs, utiliser du papier porteur de labels écologiques et favoriser les cartouches d’encre indépendantes pour le remplacement des couleurs sont autant de pratiques simples et accessibles à tous.

De même, maîtriser le voyage et le stockage de données fera la différence. Selon GreenIT.fr : « Ce mythe du cloud et du virtuel nous a fait oublier qu’il y a une part physique très importante dans l’informatique ». Il s’agira alors, pour alléger ses mails, de bien cibler les destinataires, de supprimer les pièces jointes liées aux réponses ou utiliser des sites de dépôt temporaire.

Pour les recherches web, on pourra taper directement l’adresse à atteindre dans la barre de recherche plutôt que de passer par un moteur de recherche et utiliser des mots-clés pour limiter les sollicitations des serveurs. Enfin, il sera pertinent de ne stocker que les documents utiles, au maximum localement afin d’éviter les accès aux Clouds. Et si le Cloud est vraiment nécessaire, on désactivera les synchronisations automatiques.

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